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18/12/2006

L'Iran dégaîne son arme de destruction massive !

L'Iran se débarasse du dollar. Toutes les transactions internationales avec le pays se feront désormais en euros (ce n'est en fait pas encore le cas, mais une volonté à court terme). Il s'agit principalement de la vente de pétrole, pour ce qui est des flux Iran -> reste du monde.

En faisant cela, l'Iran crée un précédent historique : il s'agit du premier pays à s'affranchir du dollar-roi. A vrai dire il y est contraint par la situation : le gouvernement américain fait pression sur les acteurs économique et principalement les banques pour isoler les iraniens, en leur interdisant toute transaction en dollars (la justification est sans doute de lutter contre des transactions occultes visant à financer le terrorisme, la réalité est sans doute la mise en place d'un embargo pour fragiliser le régime).

Ainsi la manoeuvre du gouvernement iranien ne semble pas aggressive. Mais peut-être l'est-elle, comme Mr Armaxxx (je ne sais pas écrire son nom) nous y a habitué.

Le dollar est actuellement la monnaie refuge du monde. Depuis quelques années, il est quelque peu concurrencé par l'euro, mais il garde sa position largement dominante.

Ceci a permis et permet encore aux américains de consommer à foison en s'endettant (auprès des chinois notamment, qui sont le splus gros détenteurs de bons du trésor américain), puis en remboursant en faisant tourner la planche à billets dès que la dette devient trop importante. Toute cette consommation américaine génère au passage une bonne partie de la croissance mondiale (et de la pollution associée, d'ailleurs).

Supposons maintenant que d'autres pays décident de suivre l'exemple de l'Iran et délaissent le dollar au profit de l'euro (pas forcément d'un coup mais en panachant leurs réserves en devises avec un ratio croissant d'euros). Les Etats-Unis se retrouveraient dans une position difficile : capacité d'endettement moindre, surtout dans un contexte de remontée des taux, alors même que le deficit commercial américain explose des records : sans aller jusqu'à la faillite, on peut craindre de fortes secousses dans les milieux financiers et les plus pessimistes prédiront une crise type 29...

Ainsi, voulu ou non, le geste de l'Iran met un coup de pied dans l'édifice américain qui vacille beaucoup ces derniers temps (diplomatiquement : Irak, Corée du Nord, Iran, Afghanistan, mais aussi économiquement : balance commerciale fortement déficitaire, industrie pas très en forme). Les mauvaise langues diront que c'est pour le faire tomber, les autres rappelleront que l'Iran n'a aucune raison d'être gentil avec les US et a de bonnes raisons de se tourner vers des partenaires plus à l'écoute.

 

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