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29/04/2012

Tandis que soufflent les vents du changement

Le bon peuple dort et se repaît de suffisance, en se disant que la crise sera bientôt passée, qu'après avoir serré les dents quelques années, les lendemains qui chantent seront bientôt de retour.

Bientôt un nouveau président arrivera et il nous sauvera. Il ouvrira bien large les bourses de l'Etat protecteur, qui pourfendra l'Hydre de la Finance et la dépouillera de ses milliards pour alimenter la croissance dont tout le monde rêve.

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Ce schéma se retrouve non seulement en France, mais on en voit les balbutiements aux Etats-unis également, la campagne est toujours belle lorsqu'elle est pleine de promesses.

Las, tout le monde oublie que notre environnement est fini et que s'il n'y a pas de limites au bonheur, celui-ci n'est durable que s'il s'alimente de nourritures spirituelles.

La croissance reste le maître mot alors que nous devrions vanter les mérites de l'économie circulaire, de ne jurer que du waste-as-a-resource, de réduire nos consommations énergétiques, de matières premières, etc.

Ah qu'ils me font rire tous les grands "stratèges" de notre petite planète, aucun d'entre eux ne sait considérer que le taux de CO2 dans l'atmosphère est une des ressources les plus stratégiques de l'humanité et de la vie dans sa lutte contre la mort...

Il nous faut redonner des couleurs à l'écologie ! Vous, lecteurs de ce blog, prenez votre bâton de pélerin et allez voir les décideurs sur lesquels vous pouvez avoir de l'influence et convainquez-les de changer de comportement.

Le changement, dans notre pays, c'est maintenant. Nous allons avoir un président de la République fraichement élu dans une semaine. Il nous faut le convaincre de modifier son état d'esprit pour accompagner la transition énergétique, pour enclencher une réelle décroissance de notre consommation de ressources non renouvelables, pour orienter notre consomation vers plus de circularité, pour rendre possible un recyclage à 100% de toute l'activité humaine. Il y a deux cent ans, nos ancêtres vivaient dans un tel état, certes pas dans des conditions toujours très désirables, mais la preuve que cela est possible.

Revoyons nos modes de vie pour réduire notre consommation. Eteignez les télévisions, arrêtez de boire du Coca-Cola et réjouissez-vous de boire de l'eau et de sortir voir des amis et de chanter gaiement avec eux plutôt que de vous abrutir devant une blonde au string apparent qui annône un vieux tube devant quelques stars déchues dans une émission de variétés qui feint la diversité en creusant les écarts sociaux...

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Je suis en colère, le peuple durable est en colère, faites-vous entendre !

09/04/2012

Pour rebondir, focalisons les ressources rares sur les vrais problèmes

Finalement, qu'est-ce qui génère les problèmes actuels de la France ? J'identifie deux problèmes majeurs :

  • le chômage massif qui déséquilibre la protection sociale (plus d'indemnités à verser avec moins de cotisations qui rentrent)
  • le déficit du commerce extérieur (la France vit de manière durable sous perfusion de l'extérieur)

Or le contenu du déficit extérieur est très fortement lié à l'énergie : nous importons du pétrole, du gaz, du charbon, de l'uranium en très grandes quantités.

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Nous souhaitons développer l'emploi en s'affranchissant des ressources extérieures, en utilisant nos ressources internes ? Alors quoi de mieux que de développer les métiers de l'efficacité énergétique ?

Ce sont des emplois non délocalisables puisqu'il s'agit de travailler sur les bâtiments, les outils ou les processus qui sont sur le territoire pour en réduire la consommation énergétique à service comparable.

Ce sont des investissements qui ont un bénéfice interne, puisque cela permet de réduire nos importations d'énergies "produites" à l'extérieur de notre territoire.

Et enfin, cela permettra a priori de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui est un bénéfice collectif, planétaire, mais qui est un effort qui en vaut la peine.

Le seul problème est que les temps de retour sur investissement sont longs, trop longs pour que nos politiques, qui doivent justifier tous les 5 ans de leurs résultats, aient envie d'investir dans ce type d'efforts...

Alors que faire ? Tout d'abord renchérir les prix de l'énergie et pourquoi pas avec une taxe carbone, de manière graduelle, afin d'accompagner ce qui sera de toute façon une réalité dans quelques années (en anticipant la hausse de prix, nous anticiperons l'adaptation et nous positionnerons comme compétitifs à l'avenir sur un tel sujet). Ensuite dégager des financements spécifiques, de type prêts à taux zéro, ou très faible taux, pour ce type d'investissement.

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A ce titre les prêts à taux faibles peuvent être des prêts à 4% si l'inflation est à 6%. Laisser filer un tout petit peu l'inflation, de manière mesurée, permettrait de réduire un peu la puissance des rentiers et capitalistes face à ceux qui gagnent leur vie par leur travail.

Un avis ?

08/04/2012

Peak oil et crise

Une information est passée un peu inaperçue ces dernières années et pour cause, personne ne sait dire si c'est une réalité ou pas. Mais l'info est que nous aurions dépassé le fameux peak oil ou bien serions sur le point de le faire.

panic-peak-oil.jpgAinsi donc ce serait arrivé. Or il se trouve que récemment, je parlais énergie avec un ami et que je lui disais que finalement la crise actuelle permettait d'amortir la survenance du peak oil, en freinant la croissance des besoins et donc retardant la confrontation avec la limite maximale de production.

Mon ami m'a alors fait cette remarque : "à moins que le peak oil ne soit à l'origine de la crise : quelle est la cause, quelle est la conséquence ?"

Je trouve cette remarque infiniment judicieuse. Car avant la crise, on avait assisté à une forte hausse du baril de brut et l'OPEP avait promis plusieurs fois d'augmenter sa production sans le faire de façon effective, avant de camper une position de stabilité, soi-disant parce que l'organisation considérait que l'économie n'avait pas besoin de plus.

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La crise a suivi, principalement due à l'explosion d'une bulle financière (subprimes) qui aurait pu être alimentée encore un peu plus longtemps si... les fondamentaux physiques ne l'avaient pas arrêtée.

Alors Peak Oil ou pas encore, nous n'en sommes pas loin et il est très probable qu'il s'agisse d'un plateau pendant quelques années. La crise actuelle est peut-être la conséquence du passage d'une croissance de la production à une production stable. Je vous laisse imaginer quel pourra être le changement lorsque nous basculerons du plateau vers une inexorable descente (aux enfers ?)

Quel est votre avis ? Pensez-vous que nous avons passé le Peak Oil ? Pensez-vous que la crise est une conséquence d'un moindre accès au pétrole ? Pensez-vous que la situation va empirer lorsque la décroissance va s'amorcer ? A quelle échéance ? Est-ce que la crise actuelle va prendre fin et laisser place à une ultime période de croissance ? Ou bien sommes-nous définitivement sur la mauvaise pente avec une pression forte pour répartir toujours plus un gateau toujours plus petit ?

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09/10/2011

Ma règle d'or

On parle beaucoup ces derniers temps d'un possible règle d'or devant être inscrite dans la constitution afin de limiter les deficits publics.

Pourquoi pas, cela m'a toujours surpris de savoir que l'Etat s'autorisait des deficits perpétuels. Certes il y a dans les dépenses de la nation des investissements qui peuvent justifier un deficit ponctuel, mais pas structurel...
Mais dans le fond tout cela n'est que trop secondaire par rapport à une règle d'or bien plus fondamentale qui devrait être inscrite dans la constitution : celle du développement durable. Toutes les politiques publiques devraient être mesurées non seulement à l'aune de la vision financière/budgétaire mais bien également en termes d'impact sur notre société et notre environnement.
Ainsi, des dépenses comme l'éducation ou le maintien d'un lien social seraient revalorisées et seraient nettement plus faciles à justifier, tandis que les mesures court-termistes et électoralistes verraient leur "rendement" baisser fortement.

Je ne me battrais pas pour la règle d'or budgétaire, c'est une certitude. Mais je donnerai ma sueur et mon sang pour une règle d'or du développement durable qui soit contraignante.
Reste à la définir et à la porter en France, en Europe et dans le Monde. Je sais que les gens compétents et motivés existent, reste à rassembler leurs forces.

20/03/2010

Smart Grids :écologiques ?

J'assistais jeudi soir à une conférence très intéressante à Télécom ParisTech sur les Smart Grids. smartgrid_454570a-6.jpg

Pour résumer, on nous explique qu'on va revoir la façon d'organiser les réseaux et y mettre beaucoup plus d'électronique pour rendre les réseaux électriques plus intelligents, ce qui devrait permettre d'une part d'économiser de l'électricité (moins de gaspillage), de mieux gérer les réseaux et de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Super ! Je signe où ?

Sauf que je me demande quand même si l'investissement en vaut réellement la chandelle. Je m'explique : on veut mettre plein d'électronique en plus presque partout (dans le réseau électrique HT et surtout MT/BT, au niveau des compteurs, dans la maison avec une Energy Box, dans les appareils électro-ménagers, etc.).

Or rien qu'en consommation, on va commencer par l'augmenter si on ajoute des équipements qui sont a minima résistifs... à coup de qqs watts par ci-par là multiplié par des millions de foyers, on arrive vite à une centrale nucléaire (~1000-1500MW).

grid.jpgMais il faut aussi compter l'énergie grise de tous ces équipements, parce que l'électronique a un des taux [énergie de fabrication]/[énergie consommée sur l'ensemble du cible de vie] les plus importants... Et je ne parle pas du CO2... Et ce d'autant plus que la durée de vie d'un éppareil électronique est beaucoup plus faible que celle des équipement électro-techniques qui équipent encore majoritairement le réseau électrique...

Résultat, est-ce que l'investissement (je pense plus au niveau énergie & CO2 qu'économique) est rentable ?

Je ne veux pas jeter les Smart Grids avec l'eau du bain, parce qu'il y a des concepts intéressants (notamment casser la centralisation des réseaux, en mettant en place de la production plus locale et notamment EnR), mais je serais heureux qu'il y ait une réelle étude d'impact avant de se lancer dans la bataille.

Or lorsque j'ai posé ma question à ce sujet, on m'a répondu :

- les nouveaux compteurs électroniques consommeront à peine plus que les existants (OK, mais combien ? x35millions en France, ça va vite... et cela ne compte pas la fameuse énergie grise)

- si l'énergie économisée n'était pas supérieure, on n'investirait pas (sauf que j'étais en face de vendeurs/fournisseurs de solutions et pas des payeurs...)

J'en conclus que ce sujet est insuffisamment traité... alors qu'ENGES, une des sociétés du groupe H'Dev auquel j'appartiens, est enmesure de prendre le taureau par les cornes et se lancer dans de telles études (ACV, bilan produit, impact global, etc.). Un peu de réclame ne fait jamais demal ;-)