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20/04/2009

Efficacité énergétique






Energie # 2


Mise en ligne par H. Kosin

Alors que Barack Obama donne la priorité numéro un à la résolution du défi climatique, il me semble intéressant de de poser la question de la solution la plus efficace pour arriver à des résultats satisfaisants le plus rapidement.
Personnellement, je pense qu'il nous faut revoir d'urgence nos modes de consommation pour privilégier l'efficacité énergétique. En effet, il reste encore de nombreux problèmes à résoudre sur notre planète, comme par exemple la faim dans le monde, mais aussi l'accès à l'eau, sans même parler de l'accès aux soins élémentaires pour l'ensemble de la population. Or nos moyens d'actions ont presque tous un sous-jacent énergétique : c'est l'énergie qui nous permet de changer le monde.spaceball.gif
Le problème, c'est que de l'énergie, nous en consommons déjà trop et surtout notre production d'énergie fait beaucoup trop appel aux combustibles fossiles qui menacent le climat. De fait, pour dégager des "marges de manoeuvre" pour résoudre tous les problèmes supplémentaires, il faut devenir très efficaces sur toutes les activités actuelles. Quitte d'ailleurs à supprimer des activités inutiles : je ne veux pas forcément me faire d'ennemis, mais est-ce que nous avons besoin de tant de chaînes de "TV-poubelle" ? Mais il n'est par contre pas question de renoncer à tout, comme l'éclairage des rues la nuit (mais peut-être qu'une ampoule sur deux peut être éteinte ?).
Bref, le message est simple : commençons par arrêter de gaspiller, puis réfléchissons à comment optimiser notre consommation : vaut-il mieux acheter un DVD à la FNAC, l'acheter sur Internet, télécharger une VoD, l'emprunter à un ami ou bien encore aller faire une promenade sur les quais ?

04/07/2007

Ouverture du marché de l'énergie

Depuis le 1er Juillet, le grand public peut changer de fournisseur d'énergie (électricité et gaz).
EDF et GDF vont donc désormais batailler ferme avec des Poweo, Suez/Electrabel, Direct Energie, Altergaz, etc. pour garder leurs clients.
Tout France Télécom a vu débarquer des concurrents sur le fixe : sélection sur la longue distance puis préselection et maintenant sur l'abonnement (dégroupage total et VoIP ou revente de l'abonnement selon les zones).
Mais il y a des différences fondamentales entre le marché des télécommunications et celui de l'énergie.

D'abord en termes de prix. Autant l'ouverture du marché des télécoms était une promesse de baisse de prix, autant on redoute plus une hausse des prix dans l'énergie. Les progrès technologiques qui ont permis une baisse des coûts des communications sont énergivores et expliquent partiellement une tension de plus en plus forte sur le marché de l'énergie, qui tire les prix vers le haut. Or dans un contexte de hausse des prix, un tarif régulé monte a priori moins vite qu'un tarif libre, puisqu'il représente une sorte d'étalon à l'aune duquel se fixent les tarifs libres.

Ensuite, il ne faut pas s'attendre à une rupture technologique : l'émectricité ne va pas changer de nature, le gaz encore moins. Les réseaux de distribution ne vont pas changer. L'innovation va donc se focaliser d'une part sur les moyens de production : les fournisseurs vont pouvoir proposer une énergie plus verte (éoliennes, solaire)... mais aussi plus chère ou alors moins chère mais carrément moins verte (thermique à gaz, à charbon).

Mais là où on va voir une explosion de l'innovation, c'est au niveau tarifaire : Poweo propose dès à présent des forfaits mais ce n'est qu'une première étape vers un véritable "yield management" de l'énergie. En effet, pour rentabiliser une infrastructure énergétique, il faut lisser au maximum la consommation, avec un levier bien plus important que dans les télécoms où l'investissement se concentre sur certains noeuds du réseau et est réalisé de façon très incrémentale, tandis qu'une centrale de production énergétique est en bout de réseau et doit supporter une charge de consommation de plus en plus volatile.

Ce marché qui s'ouvre n'est donc pas aussi prometteur que celui des télécoms et il risque de créer des déceptions tant chez les consommateurs que du côté des autorités. Les premiers seront déçus de subir les hausses à venir, les autres seront navrés par le peu de concurrence qu'arriveront à se faire des acteurs qui resteront longtemps marginaux face à EDF et GDF.

Enfin pour l'anecdote, il risque d'y avoir un effet pervers sur le marché de l'immobilier. En effet si l'occupant d'un logement (imaginons un locataire) quitte le tarif régulé pour le marché concurrentiel, ce logement ne pourra plus jamais bénéficier du tarif régulé. Or s'il apparaît que les tarifs régulés sont finalement plus compétitifs que les prix "libres", le fait que le logement soit "éligible tarifs régulés" sera forcément valorisé (j'entendais dire que ça pourrait réprésenter quelquechose comme 2-300€/an pour une consommation moyenne). Ainsi un locataire peut baisser la valeur de l'appartement qu'il occupe juste en changeant de fournisseur d'électricité ou de gaz... les propriétaires devraient être ravis. Quant aux agences immobilières, elles vont pouvoir ajouter des champs à leurs descriptions de logement "éligible tarfis régulé électricité/gaz".

Alors je ne vais pas défendre les monopoles (surtout pas Microsoft par exemple) mais dans certains cas, ils ont la bonne idée de traire la vache en toute simplicité alors que la concurrence apporte une complexité souvent finalement plus coûteuse pour le commun des mortels (hors les pinailleurs et autres chasseurs de primes)

20/03/2007

Lutter contre le réchauffement climatique... en achetant du pétrole !!!

100ème note publiée sur ce blog, ça se fête ! Avec un thème porteur et un titre pour le moins provocateur, j'espère arriver à donner à cette centième une vraie profondeur.

Seuls les plus sceptiques peuvent avec beaucoup de mauvaise foi refuser l'évidence (bonjour Claude Allègre) : notre consommation d'énergie fossile est en train d'en épuiser les stocks et de provoquer une intensification de l'effet de serre (forçage radiatif) et donc du réchauffement climatique, un dérèglement dont il est de plus en plus évident qu'il nous sera peu favorable en moyenne. [fin des quasi-certitudes, début de ma réflexion]

Pour cesser de foncer droit dans le mur, il faut diminuer drastiquement notre consommation d'énergies fossiles. Pour cela, l'expérience prouve que les consommateurs ne réagissent correctement qu'à une variable : le prix. Il faut donc relever le prix des énergies fossiles pour inciter les consommateurs à diminuer leur consommation et les entrepreneurs à proposer des aletrnatives. Des alternatives énergétiques (nucléaires, pile à combustible, énergies renouvelables, etc.) mais également des alternatives dans nos modes de consommation (pas de sur-emballage, des produits réparables, remplir les avions, les trains etc.).

Comment relever le prix ? Nicolas Hulot et sa bande proposent la mise en place d'une taxe carbone. Je suis très favorable à une telle mesure, mais elle a un gros défaut : elle n'a d'effet que dans les pays où elle est mise en place. Or avant d'arriver à instaurer une telle taxe dans une part suffisante des pays, de l'eau aura coulé sous les ponts et surtout de l'essence aura brûlé dans les carburateurs (ou plutôt les pistons, une flamme dans le carburateur n'est pas bon signe...).

Une autre façon de relever le prix des énergies fossiles et notamment des hydrocarbures pourrait consister à jouer sur le mécanisme de l'offre et de la demande. L'offre est régulièrement mise à mal par le terrorisme et l'instalbilité des pays producteurs et répond tant bien que mal à la demande, ce qui est à l'origine de la forte hausse du baril ces derniers mois. A moins de verser dans l'illégalité, il n'est pas évident d'agir sur l'offre pour un français moyen (exception faite de quelques personnes chez Total).

En revanche la demande est plus accessible, puisque nous autres français sommes des gros consommateurs. Or si on augmente la demande, comme l'offre est contrainte, les prix vont mécaniquement augmenter. Good !

Sauf qu'augmenter la demande ne doit pas signifier consommer plus, sans quoi le caractère vertueux de l'augmentation de prix n'est plus valable. Il faut donc acheter du pétrole sans le brûler !!!

Qu'en faire ?  Le stocker bien entendu ! Pourquoi stocker ? Pour que les générations futures puissent elles aussi utiliser du pétrole, là où ce dernier est réllement indispensable, irremplaçable. On pourrait même raisonnablement s'endetter pour cela : le pétrole étant promis à une raréfaction puis disparition, les cours vont monter sensiblement : le stock constitué vaudra alors largement l'emprunt majoré du produit des intérêts. Le mieux serait même de ne pas extraire puis stocker le pétrole, mais tout simplement le laisser là où il se trouve.

Augmenter la demande reviendrait alors à payer (subventionner) des producteurs pour qu'ils arrêtent d'extraire, qu'ils diminuent leur production. Un peu comme quand on fait arracher des vignes aux viticulteurs, en quelque sorte.

Seule faille de ce raisonnement ? Il faut avoir les moyens nécessaires pour financer ce "stockage massif" de pétrole.

Deux solutions :

- soit c'est directement l'état qui s'y colle et finance par la dette publique (déjà lourde mais encore largement supportable), sachant qu'il s'agit d'un investissement. Il est raisonnable d'espérer que l'Europe se joigne alorsà la France dans ce mouvement car pour avoir un impact, la capacité d'endettement des français ne suffira que quelques années avant de franchir des seuils critiques de non-solvabilité. Si plusieurs acteurs entrent en jeu, il faut savoir réguler l'opportunisme (quelqu'un qui vendrait ses stocks après une flambée des cours)

- soit procéder à des achats d'options, ce qui permet de profiter d'un fort effet de levier. Reste que pour avoir un effet à court terme et sur la durée, cette solutiion repose sur la solidité et le sérieux des marchés financiers... qui restent à prouver. Car les vendeurs d'options doivent normalement couvrir leurs "ventes à terme" avec un "stock" qui est malheureusement trop souvent virtuel (couverture par d'autres options...), si bien qu'une bulle pourrait se former et éclater quand les premiers contrats arriveraient à échéance... solution plus simple donc mais dont l'efficacité est risquée.

 

Je m'arrête là car je sens bien que cette note n'est pas vraiment à la hauteur car j'ai l'impression :

  • de ne pas être très clair, ce qui prouve que mon raisonnement a sans doute quelques failles.
  • de jouer à la science fiction : personne n'a la volonté de s'engager dans un tel processus : il faut des moyens financiers, risquer gros pour... sauver la planète et un bénéfice complémentaire incertain

Or sauver la planète n'est pas un gain assez évident pour les financiers et des hommes de pouvoir... A moins d'un sursaut écologique.

J'espère tout de même avoir lancé une idée qui va faire son chemin et qui apportera peut-être quelquechose au débat ?

à suivre ! 

27/02/2007

Parallèle entre la FNAC et la Nature

Dans la société de l'abondance, je me promène, je vois ce qui me plaît, je tends la main et je consomme.

Ainsi à la FNAC, il y a tous les CD que je peux vouloir, je peux y aller et prendre un CD et repartir. Et il est même possible de partir sans payer. Ceci n'est pas très difficile et souvent tentant pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer.

Je dirais même que lorsqu'il s'agit d'une personne qui a faim et d'une pomme sur un étal, on serait même tenté de ne pas condamner le geste.

Est-ce que laisser faire le vol est durable ? Tout dépend du prélèvement...

  • S'il s'agit d'un faible pourcentage du chiffre d'affaire, et c'est d'ailleurs le cas actuellement, le coût du vol (ou de la dégradation, les assurances, etc.) est inclus dans le prix de vente appliqué à ceux qui paient.
  • Si le vol se généralise, rien ne va plus l'équilibre économique de la boutique s'écroule et la boutique ferme. Exit l'abondance.

D'où l'intérêt de l'existence de la police, corollaire de la société et de l'Etat. La police ne réduit pas le vol à zéro, mais le régule afin de le faire rester en dessous du seuil de durabilité de l'activité économique.

 

Vous me voyez arriver. La nature, c'est un gigantesque étal où on ne paie pas les ressources naturelles.

L'homme vole aux arbres leurs fruits qui sont normalement destinés à la reproduction. Dans la mesure où les processus reproductifs gaspillent beaucoup (combien de spermatozïdes pour un seul élu ?), l'équilibre n'est menacé que si on ramasse aussi les fruits qui ont déjà commencé à pourrir. Et encore, le progrès nous a donné la possibilité de maintenir le cycle en faisant des bébés arbres éprouvette : la procréation médicalement assistée  a été utilisée pour les végétaux bien avant celle de l'homme !

Mais l'homme pille aussi des cimetières. Le pétrole (le gaz, le charbon), ce n'est jamais que les cadavres du plancton et d'organismes marins, qui se sont retrouvés coincés dans les roches, mis sous pression par la tectonique des plaques, ce qui entraîne une concentration de l'énergie emmagasinée par photosynthèse.

Lorsqu'on pille le cimetière des éléphants, cela a un aspect positif : on arrête de tuer des éléphants pour récupérer leur seul ivoire. Malheureusement cette abondance fait s'envoler le marché : la soudaine abondance entraîne une baisse de prix et la conséquence directe est une explosion de la demande. Cette dernière devient tellement forte que l'extraction depuis le cimetière ne suffit plus : on recommence à tuer des éléphants pour satisfaire la demande. les prix remontent et l'équilibre offre/demande se stabilise. Et puis un jour le cimetière est vide... les éléphants sont massacrés et c'est la fin du marché de l'ivoire...

Nous sommes en train de piller le cimetière du plancton. On aura du mal à massacrer le plancton mais de toute façon le plancton brule mal...

 

Mais que fait la police ? Il n'y a pas de police.  Une société constituée à 100% de voleurs ne va quand même pas mettre en place une police des ressources naturelles !!! Il y a tout de même une régulation car la propriété des ressources n'est pas uniformément répartie. Ce qui fait que ceux qui sont assis sur un tas d'or ont parfois la volonté de le préserver un minimum. Mais pas toujours, bien trop peu souvent...

 

La taxe carbone, c'est donner un prix aux ressources d'énergies fossiles. Et pour que la taxe soit payée la plupart du temps, il faut une administration fiscale. Tout cela nous permettra de réguler le marché du pétrole.. dansune certaine mesure. Comme on l'a vu, la FNAC peut renouveler son stock de CD, il suffit de commander au fournisseur. Pour le pétrole, c'est la même chose, sauf que le processus de fabrication est extrêmement lent (plusieurs dizaines de millions d'années, le pétrole qu'on cueille ayant été formé il y a 500 millions d'années). L'objectif "humain" pour le marché du pétrole (de l'énergie) étant de gérer le stock le temps de trouver un substitut, idéalement "renouvelable".

27/11/2006

Une prise de conscience encore incomplète

Je suis surpris d'une phrase, lue dans un livre consacré aux gestes écologiques indispensables pour arrêter d'épuiser les ressources notre planète (Planète attitude, les gestes écologiques au quotidien) :

"on estime que si tous les chinois possédaient une voiture, il faudrait doubler la production actuelle de pétrole" 

Ainsi même les gens qui ont soi-disant compris qu'il faut arrêter de tirer sur la corde tombent encore dans le panneau !

Il n'est pas POSSIBLE de doubler la production de pétrole !

D'une part ce ne serait pas raisonnable car cela accroîtrait la pollution, les émissions de CO2 et nous rapprocherait de la pénurie pétrolière...

MAIS SURTOUT la production pétrolière a déjà dépassé son maximum (le fameux "oil peak") dans la plupart des champs pétroliers de par le monde. Les producteurs de pétrole ne sont pas capables d'accroître le rythme de production (je viens de finir La face cachée du pétrole, livre-enquête sur la trouble géopolitique du pétrole).

Personnellement, je prône l'action en faveur des économies de matières premières, dont l'énergie. En ce sens Planète attitude est intéressant.

Mais je regrette qu'il véhicule ce type d'idées fausses. Sans le vouloir certes, mais il est déjà assez difficile de faire comprendre aux gens que la situation doit être prise avec sérieux, pour ne pas envoyer des messages subliminaux contradictoires, particulièrement dans des ouvrages qui se veulent spécialisés dans le domaine de l'écologie... (le livre est édité sous le label WWF)