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30/04/2009

OMC et défi climatique

Pascal Lamy est directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC ou WTO). Son mandat arrivant à échéance, les pays membres de l'organisation doivent élire le nouveau directeur général... qui sera a priori Pascal Lamy puisque c'est le seul candidat !!!

A l'occasion de sa "candidature", Pascal Lamy a présenté ses objectifs aux représentants des pays. J'espérais qu'il en profiterait pour mettre en avant le sujet du défi climatique : il n'en a malheureusement rien été.

En effet, le terme "changement climatique" n'apparaît que deux fois et n'est jamais développé. L'énergie n'apparaît qu'une fois. Nulle mention du CO2, alors que la "crise" apparaît huit fois.

Ceci n'est pas anodin. On pourrait penser que nos bons commerçants n'ont pas à se soucier du climat et qu'ils ont bien assez de la crise pour s'occuper à plein temps. Mais c'est un raisonnement court-termiste particulièrement dangereux...

En effet, le commerce international (car c'est bien de cela qu'il s'agit) est une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre. En effet, le commerce génère une part non négligeable des flux de transport. Ensuite, le commerce stimule indéniablement la demande, en élargissant sans cesse l'offre et en faisant une chasse aux tarifs les plus attractifs sur l'ensemble de la planète.

Pour se donner un ordre d'idée, l'OMC annonce, dans son rapport annuel sur le commerce international, le chiffre de 13 619 milliards de dollars d'échanges internationaux, sur un total de quelques 43 000 milliards de PIB mondial. Le commerce représente donc un bon tiers de l'activité mondiale et sans doute à peu de choses près la même part des émissions de gaz à effet de serre.

Or on sent bien qu'il y a dans les échanges internationaux des sources d'optimisation, notamment parce que nous ne payons pas le juste prix du transport, dont le coût carbone est largement sous-évalué. Ou encore parce que par le biais du commerce international, de nombreux pays développés délocalisent leur pollution vers les pays en développement (dont les émissions de CO2)...

Ceci étant dit, je ne suis pas totalement à l'aise sur la responsabilité de l'OMC sur le changement climatique. Son rôle est de chasser les entraves au commerce, pas de faire en sorte que le commerce soit optimal. Pour autant, je pense que l'organisation pourrait se saisir du sujet et prendre systématiquement le réflexe de porter un regard "carbone" sur les sujets qui lui sont soumis.

Puisse Pascal Lamy m'entendre et faire de son second mandat une réussite climatique.
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Le texte du discours se trouve ici (en) et (fr)