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29/01/2008

Alice, la mariée était en blanc

9b19f58d89a95fc95e292c8407590de0.jpgAlors que les rumeurs sur les acheteurs potentiels fusent, le FAI reste très actif dans la conquête de nouveaux clients, avec 3 mois ET Alice Music gratuits.

Cela peut sembler étrange que l'opérateur investisse alors même que son actionnaire est en phase de désinvestissement.

Pour comprendre, il suffit de faire des calculs simples et de se rappeler quelques fondamentaux. 

D'abord, quels sont les critères de valorisation d'un FAI lors d'une cession ? Personne ne sera surpris que ces critères soient fondés d'abord sur le nombre d'abonnés total, mais aussi sur la part des abonnés dégroupés. En effet, le marché n'étant pas encore complètement mature ni consolidé, il règne encore une ambiance de course à l'acquisition.

Des critères comme la trésorerie entrent bien évidemment en ligne de compte, mais sont "secondaires". 

La valorisation du dernier, racheté, Club Internet, donne un ratio de 700-750€ par abonné. Ce qui est supérieur au coût d'acquisition d'un client, même avec la double promo citée ci-dessus (qui représente un surcoût de l'ordre de 60-70€ HT à tout casser).

Il est également intéressant de noter que les efforts d'Alice se focalisent sur des clients à plus haute valeur, c'est à dire des clients dégroupés. On est clairement dans l'optique de présenter à un acheteur potentiel de bons ratios (ratio du nombre d'abonnés dégroupés sur la parc total), afin d'obtenir une valorisation similaire à celle deClub, voire meilleure ?

Tout cela veut dire que du point de vue de Télécom Italia, acquérir un nouveau client est un processus globalement rentable dans l'optique d'une vente. La moindre importance de la trésorerie face au nombre d'abonnés justifie donc qu'Alice "investisse".

Ce raisonnement peut être à double tranchant : si la vente ne se fait pas l'opérateur a éventuellement gagné des clients qui ne valent plus 750€ mais nettement moins du fait de leur coût d'acquisition important.

Enfin, il faut se rappeler que celui qui rachète se retrouve avec des abonnés dont le coût d'acquisition est de façon effective de 750€ ! Comment rentabiliser de tels clients ? Déjà il ne faut pas les perdre, ce qui n'est jamais simple... Il est loin le temps ou Neuf Télécom rachetait à bon compte des opérateurs pour un euro symbolique ou à peine plus. La raréfaction des opportunités a fait monter les prix et baisser la rentabilité d'une telle opération...

Encore pour le cas Club Internet, Neuf a réussi à revendre le réseau ADSL de ce dernier à Bouygues Télécom, ce qui réduit substatiellement la facture. Qui voudra du réseau d'Alice ? Numéricable semble être un bon candidat, dans la mesure où la société opère uniquement un réseau câble, quoique...

Cela pourrait d'ailleurs être une bonne façon de fragiliser Free au capital duquel Xavier Niel s'accroche, Ypso étant un acheteur potentiel. Mais est-ce que le coup est rentable ? Nul ne le sait réellement, les analystes de Calyon tentent de le savoir, ceux qui conseillent Ypso/Numericable également, et il doit également y avoir des équipes qui phosphorent sur le sujet chez Neuf, Free et même Orange, pas forcément pour faireune offre mais pour estimer si le montant payé par l'acheteur final est raisonnable ou bien si ce dernier a fait un chèque en blanc !!!

 

Update :

Les candidats seraient : Numerciable, Bouygues Télecom, Neuf, Free pas de Darty ni de France Télécom dans la boucle