07/01/2016
Liberté, liberté chérie
Ce blog n'est pas plus mort que moi. Mais j'avais ces derniers temps d'autres chats à fouetter que d'alimenter une tribune dont je ne connais pas vraiment les lecteurs.
Aujourd'hui, j'ai envie de dire ma position dans le débat qui s'est ouvert avec les attentats de la fin d'année 2015 à Paris : faut-il de nouvelles lois pour lutter efficacement contre le terrorisme et surtout faut-il pour cela faire des concessions sur la liberté des citoyens ?
Ma réponse est formée et c'est "Non !". Le terrorisme, aussi terrible soit-il, est un épiphénomène. Il ne peut pas justifier des lois, même d'exception, car on sait bien qu'avec le temps l'exception devient la règle et que le provisoire devient définitif.
J'ai toujours été marqué par le premier tome de la trilogie Nikopol, quand celui-ci se réveille après un sommeil cryogénique et qu'on lui annonce que la France, sous le régime de Jean-Baptiste Choublanc, est devenue une des dictatures les plus dures d'Europe. La bascule vers le pire semble tellement facile et rapide, les équilibres qui sous-tendent la démocratie semblent tellement instables, que je suis résolument contre voter des lois qui vont dans le sens de déstabiliser le fragile équilibre démocratique.
Démocratie de façade diront certains, puisque les partis et castes au Pouvoir monopolisent celui-ci sans jamais le lâcher au profit des classes 'inférieures'. Cela est sans doute vrai, mais ce n'est pas en donnant au Pouvoir en place une capacité à se démarquer des lois pour se débarrasser des éléments perturbateurs, tous les terroristes, aujourd'hui fantistes islamistes, demain pourquoi pas les écologistes un peu trop radicaux, les journalistes un peu trop fouille-merde. Les premiers menacent une certaine économie, celle qui régné aujourd'hui, les seconds stressent la population en lui montrant l'envers du décor du Disneyland dans lequel nos dirigeants veulent nous faire croire que nous vivons dans les médias officiels...
Alors non, le terroriste de la pensée unique que je suis ne veut pas risquer un jour d'être déchu de sa nationalité, pour avoir commis le crime de lèse-majesté d'avoir critiqué le leader maximo. Évidemment, cela nécessitera de changer les lois de proche en proche, mais le changement le plus visible, le plus intolérable, le plus en contradiction avec les valeurs de la République et du parti au pouvoir (une certaine gauche qui ne semble plus en avoir que le nom...), c'est celui qui se joue en ce moment.
Il n'y a qu'à voir comment Nicolas Sarkozy, en bon monarque de la République qu'il a été, se délecte de ce débat et essaie de conquérir un maximum de terrain. C'est ce terroriste de la démocratie qu'on devrait renvoyer à sa Patrie : la prison. Car il a commis tant de délits financiers que c'est en un crime à la raison. Mais je ne veux pas lui retirer la nationalité française qui pourtant n'est pas si ancienne dans sa famille : je veux lui laisser cette nationalité et c'est en national que je souhaite lui appliquer les lois de la République intransigeante et égale pour tous.
Alors non, je ne veux pas plus de lois sécuritaires. La Police peut faire son travail dans un cadre légal libertaire. S'il faut renforcer ses moyens humains et financiers, soit, c'est un choix et je ne suis pas contre la sécurité. Mais pas au prix de ma liberté et de celle de tous mes concitoyens. Les terroristes qui s'attaquent à nous aujourd'hui s'attaquent au progrès : revenir en arrière quant à la liberté serait leur donner raison et leur accorder une victoire. Au contraire, gardons nos libertés et jouissons-en autant que faire se peut, sans provocation inutile, juste comme si personne ne cherchait à nous en priver. Le terrorisme, c'est l'affaire de la Police. Les citoyens doivent l'ignorer superbement. Ou alors c'est que le terrorisme à gagné. Et ça, je ne le laisserai pas faire. D'ailleurs je vais de ce pas passer dans des lieux très fréquentés, sans trembler ni même y penser.
Alors Monsieur Hollande, Monsieur Valls et tout le Gouvernement : ne lâchez pas et abandonnez vos propositions liberticides.
08:43 Publié dans Actualité, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
16/11/2013
Combien vous coûte votre petit noir ?
Attention, je ne vais pas parler d'esclavagisme moderne mais du breuvage qui vous donne un petit coup de boost tous les matins et surtout du signal prix qui l'accompagne.
Prenons ce matin et regardons les différentes opportunités qui s'offraient à moi pour avoir ma dose de caféine :
- le faire et le boire à la maison : il me faut quelques minutes (au SMIC, 50cts) pour moudre le café en grains à la main (~8€ les 250g, donc 40cts pour les 12g d'une vraie dose de café), faire bouillir de l'eau (quelques centimes d'électricité et d'eau) et mettre le tout avec un sucre (2cts) dans mon presse isotherme de chez Bodum (amortissons à 10cts). Avec le nettoyage des ustensiles, je pense qu'on revient à environ 1€20 pour un plein mug de bon café. Si je basculais sur une machine Nespresso comme beaucoup, le coût de revient serait équivalent, mais pour du pipi de chat très uniforme et utilisant de l'aluminium pour pas grandchose.
- pour un prix équivalent (1€10), je pourrais obtenir un expresso sucré dans une machine Selecta en gare de Lyon Part-Dieu, bien plus petit et moins bon, et qui oublie le coût environnemental du gobelet et de la touillette en plastique.
- c'est un gobelet en carton et une touillette en bois que je peux récupérer auprès de Pain à la ligne, toujours en gare, pour 1€70
- le même, dans le TGV et avec une touillette plastique me coûtera 2€50. Ou 2€30 dans un TGV Lyria.
- c'est dans une tasse en faïence que le serveur de Illy juste à côté de la gare me servira un délicieux expresso pour 2€, avec possibilité de se servir du sucre de canne
- si j'attends un peu d'arriver au bureau, mon entreprise offre le café, un soluble vraiment pas terrible mais qui a le mérite de couler d'une machine (louée) simplement en pressant un bouton.
- enfin, il me serait toujours possible d'aller à l'hôtel de Louvre où j'ai déjà bu un expresso, accompagné de petit chocolats et biscuits, ainsi qu'un choux hallucinant de sucres, pour la modique somme de 8€40.
- je ne suis pas rentré dans des considérations de café bio, équitable ni dans le distinguo arabica vs robusta pour simplifier un propos déjà complexe.
On voit donc que le 'signal prix' du café peut être très variable et parfois totalement décorrélé d'une quelconque réalité. Il ne découle en effet pas tant du prix des matières premières et du travail pour le produire que du contexte dans lequel on se trouve : captif dans le train ou dans une gare, pris en otage dans un lieu de prestige comme l'hôtel du Louvre, chéri par son patron qui souhaite stimuler notre productivité ou encore totalement libre à la maison.
Le café fait assurément partie des commodités de notre monde actuel, on le trouve partout et en abondance via de très multiples circuits. Or la notion de signal prix, propre à l'économie de marché, ne fonctionne en réalité bien que... sur des marchés, organisés ou pas, mais avec des acteurs purement rationnels, comme le veut la théorie. Ceci ne s'applique qu'aux marchés de gros, et encore.
Pour le consommateur individuel, la simple notion de vouloir consommer 'maintenant' ou 'plus tard' un café, d'en prendre un pour accompagner un ami ou pour l'offrir, le fait d'avoir largement de quoi le payer ou bien de compter ses sous, fait que le prix effectif du café n'a pas valeur de signal. Pour quelqu'un comme moi qui bois un millier de cafés par an, je pense que je me pose la question d'optimiser le prix environ une dizaine de fois au maximum.
Quelle est ma conclusion ? Je viens de réinventer la roue et de constater que la théorie économique sur le fonctionnement des marchés est un outil très imparfait pour tenter d'expliquer la mécanique de l'économie. Ce n'est pas très nouveau. Nous pourrions avec les technologies modernes mesurer tout cela : avec un smartphone et des codes-barres 2D bien pensés, on peut envisager d'enregistrer la quasi-totalité de nos transactions sans grand effort. Mais ce que nous gagnerions en euros et en statistiques, nous le perdrions alors en spontanéité. Quelle est la valeur d'un sourire ? Et d'une minute ?
La monnaie, que nous avons choisie pour être l'unité de compte de nos transactions, souffre de l'imperfection de l'évaluation des prix, possible pour le matériel, terriblement difficile pour l'immatériel. Un "je t'aime" peut valoir des millions tout comme il peut se heurter à une totale indifférence.
Alors faut-il abandonner un outil imparfait ? Certainement pas, mais il faut en mesurer les défauts pour ne pas donner une valeur injustifiée à un outil. Cette histoire de café avait comme vous l'aurez compris l'objectif de montrer qu'il ne faut pas se fier à l'argent et aux prix : si vous sympathisez avec le patron de l'hôtel du Louvre, il sera ravi de vous offrir un café à 8€40, tandis qu'il trouvera saugrenu de vous tendre un billet de 5€ "just for nothing".
Update : Le café "George" au Train Bleu (restaurant huppé de la Gare de Lyon) est à 5.70€
21:19 Publié dans Décryptage, Economie, Energie, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : café, prix, signal prix, expresso
29/04/2012
Tandis que soufflent les vents du changement
Le bon peuple dort et se repaît de suffisance, en se disant que la crise sera bientôt passée, qu'après avoir serré les dents quelques années, les lendemains qui chantent seront bientôt de retour.
Bientôt un nouveau président arrivera et il nous sauvera. Il ouvrira bien large les bourses de l'Etat protecteur, qui pourfendra l'Hydre de la Finance et la dépouillera de ses milliards pour alimenter la croissance dont tout le monde rêve.
Ce schéma se retrouve non seulement en France, mais on en voit les balbutiements aux Etats-unis également, la campagne est toujours belle lorsqu'elle est pleine de promesses.
Las, tout le monde oublie que notre environnement est fini et que s'il n'y a pas de limites au bonheur, celui-ci n'est durable que s'il s'alimente de nourritures spirituelles.
La croissance reste le maître mot alors que nous devrions vanter les mérites de l'économie circulaire, de ne jurer que du waste-as-a-resource, de réduire nos consommations énergétiques, de matières premières, etc.
Ah qu'ils me font rire tous les grands "stratèges" de notre petite planète, aucun d'entre eux ne sait considérer que le taux de CO2 dans l'atmosphère est une des ressources les plus stratégiques de l'humanité et de la vie dans sa lutte contre la mort...
Il nous faut redonner des couleurs à l'écologie ! Vous, lecteurs de ce blog, prenez votre bâton de pélerin et allez voir les décideurs sur lesquels vous pouvez avoir de l'influence et convainquez-les de changer de comportement.
Le changement, dans notre pays, c'est maintenant. Nous allons avoir un président de la République fraichement élu dans une semaine. Il nous faut le convaincre de modifier son état d'esprit pour accompagner la transition énergétique, pour enclencher une réelle décroissance de notre consommation de ressources non renouvelables, pour orienter notre consomation vers plus de circularité, pour rendre possible un recyclage à 100% de toute l'activité humaine. Il y a deux cent ans, nos ancêtres vivaient dans un tel état, certes pas dans des conditions toujours très désirables, mais la preuve que cela est possible.
Revoyons nos modes de vie pour réduire notre consommation. Eteignez les télévisions, arrêtez de boire du Coca-Cola et réjouissez-vous de boire de l'eau et de sortir voir des amis et de chanter gaiement avec eux plutôt que de vous abrutir devant une blonde au string apparent qui annône un vieux tube devant quelques stars déchues dans une émission de variétés qui feint la diversité en creusant les écarts sociaux...
Je suis en colère, le peuple durable est en colère, faites-vous entendre !
19:30 Publié dans Actualité, Ecologie, Economie, Energie, Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : décroissance
09/04/2012
Pour rebondir, focalisons les ressources rares sur les vrais problèmes
Finalement, qu'est-ce qui génère les problèmes actuels de la France ? J'identifie deux problèmes majeurs :
- le chômage massif qui déséquilibre la protection sociale (plus d'indemnités à verser avec moins de cotisations qui rentrent)
- le déficit du commerce extérieur (la France vit de manière durable sous perfusion de l'extérieur)
Or le contenu du déficit extérieur est très fortement lié à l'énergie : nous importons du pétrole, du gaz, du charbon, de l'uranium en très grandes quantités.
Nous souhaitons développer l'emploi en s'affranchissant des ressources extérieures, en utilisant nos ressources internes ? Alors quoi de mieux que de développer les métiers de l'efficacité énergétique ?
Ce sont des emplois non délocalisables puisqu'il s'agit de travailler sur les bâtiments, les outils ou les processus qui sont sur le territoire pour en réduire la consommation énergétique à service comparable.
Ce sont des investissements qui ont un bénéfice interne, puisque cela permet de réduire nos importations d'énergies "produites" à l'extérieur de notre territoire.
Et enfin, cela permettra a priori de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui est un bénéfice collectif, planétaire, mais qui est un effort qui en vaut la peine.
Le seul problème est que les temps de retour sur investissement sont longs, trop longs pour que nos politiques, qui doivent justifier tous les 5 ans de leurs résultats, aient envie d'investir dans ce type d'efforts...
Alors que faire ? Tout d'abord renchérir les prix de l'énergie et pourquoi pas avec une taxe carbone, de manière graduelle, afin d'accompagner ce qui sera de toute façon une réalité dans quelques années (en anticipant la hausse de prix, nous anticiperons l'adaptation et nous positionnerons comme compétitifs à l'avenir sur un tel sujet). Ensuite dégager des financements spécifiques, de type prêts à taux zéro, ou très faible taux, pour ce type d'investissement.
A ce titre les prêts à taux faibles peuvent être des prêts à 4% si l'inflation est à 6%. Laisser filer un tout petit peu l'inflation, de manière mesurée, permettrait de réduire un peu la puissance des rentiers et capitalistes face à ceux qui gagnent leur vie par leur travail.
Un avis ?
15:56 Publié dans Ecologie, Economie, Energie, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2012
Peak oil et crise
Une information est passée un peu inaperçue ces dernières années et pour cause, personne ne sait dire si c'est une réalité ou pas. Mais l'info est que nous aurions dépassé le fameux peak oil ou bien serions sur le point de le faire.
Ainsi donc ce serait arrivé. Or il se trouve que récemment, je parlais énergie avec un ami et que je lui disais que finalement la crise actuelle permettait d'amortir la survenance du peak oil, en freinant la croissance des besoins et donc retardant la confrontation avec la limite maximale de production.
Mon ami m'a alors fait cette remarque : "à moins que le peak oil ne soit à l'origine de la crise : quelle est la cause, quelle est la conséquence ?"
Je trouve cette remarque infiniment judicieuse. Car avant la crise, on avait assisté à une forte hausse du baril de brut et l'OPEP avait promis plusieurs fois d'augmenter sa production sans le faire de façon effective, avant de camper une position de stabilité, soi-disant parce que l'organisation considérait que l'économie n'avait pas besoin de plus.
La crise a suivi, principalement due à l'explosion d'une bulle financière (subprimes) qui aurait pu être alimentée encore un peu plus longtemps si... les fondamentaux physiques ne l'avaient pas arrêtée.
Alors Peak Oil ou pas encore, nous n'en sommes pas loin et il est très probable qu'il s'agisse d'un plateau pendant quelques années. La crise actuelle est peut-être la conséquence du passage d'une croissance de la production à une production stable. Je vous laisse imaginer quel pourra être le changement lorsque nous basculerons du plateau vers une inexorable descente (aux enfers ?)
Quel est votre avis ? Pensez-vous que nous avons passé le Peak Oil ? Pensez-vous que la crise est une conséquence d'un moindre accès au pétrole ? Pensez-vous que la situation va empirer lorsque la décroissance va s'amorcer ? A quelle échéance ? Est-ce que la crise actuelle va prendre fin et laisser place à une ultime période de croissance ? Ou bien sommes-nous définitivement sur la mauvaise pente avec une pression forte pour répartir toujours plus un gateau toujours plus petit ?
18:20 Publié dans Actualité, Décryptage, Ecologie, Economie, Energie, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)