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11/02/2008

Jeux de bulles

Même si j'adore la bande dessinée, ce n'est pas d'Angoulême que je vais parler. Mais plutôt du sujet qui brûle les lèvres de tous le petit monde qui gravite autour d'Internet : l'offre de Microsoft sur Yahoo!

4d727e57e38b95e8d62ed9ca45c5b647.jpgMicrosoft offre 44,6 milliards de dollars pour une entreprise dont le résultat net est de 450 millions, soit un ratio de presque 100 fois entre ces deux indicateurs... Hallucinant, même dans un marché à forte croissance.

Et encore Yahoo trouve l'offre insuffisante et essaie de faire monter les enchères (de 31$ par action à 40$, mais les actionnaires cèderont sans doute vers 36$).

Or, seul Google semble capable de pousser Steve Ballmer à ajouter quelques milliards à son offre, bien que la marge de manoeuvre du moteur de recherche soit limitée par les autorités de concurrence (tout rapprochement de Google avec Yahoo renforcerait la position quasi-monopolistique du premier).

Microsoft, Yahoo, Google. Le fameux trio qui règne sur une bonne part de l'informatique grand public et l'Internet.

Or à mon sens au moins deux de ces trois entreprises sont largement survalorisés : Yahoo et Google. En effet, l'une comme l'autre basent leur modèle de revenus principalement sur la publicité.

Or Google, pour justifier sa valorisation, doit capter plus de la moitié du marché publicitaire en ligne (qqs estimations ici) espéré, et encore, si celui-ci évolue selon le scénario le plus favorable... Google est actuellement valorisé plus de 80 fois son résultat net, un ratio plus raisonnable serait autour de 12-15.

Tout est possible, mais les marchés en croissance sont fortement instables en termes de parts de marché : la montée en puissance (et souvent la retombée parfois brutale) des MySpace, YouTube ou encore Facebook montre bien que rien n'est joué sur le marché et qu'il  y a encore des places à prendre, Google ne pourra pas rafler toute la mise.

Bien entendu Google va pouvoir maintenir sa suprématie encore quelques temps à grands coups de milliards (rachat de youTube, de DoubleClick) et entretenir ainsi la bulle qui lui donne les moyens financiers de ses achats (tant que les espoirs en Google sont forts,son cours debourse est haut et l'entreprise peut faire ses emplettes à bon compte en titres).

Mais gare à l'explosion de la bulle : eBay en fait déjà les frais en admettant que Skype ne valait pas ce qu'ils l'ont payé, Google ne fait pas vraiment d'argent avec YouTube.

Dans le fond je trouve que les actionnaires de Yahoo ont une excellene opportunité d'échanger des titres qui ne vaudront peut-être plus grandchose (Yahoo est une nouvelle fois en crise) contre du cash ou des actions Microsoft qui ont un vrai business sous-jacent (les deux logiciel ultra rentables Windows et Office qui sont certes concurrencés, notamment pas les applications en ligne et les client légers, mais il leur reste encore de belles années de surprofits devant eux).

En résumé l'opération est :

- très bonne pour les actionnaires de Yahoo qui réalisent une belle valorisation d'un actif moyen

- très moyenne pour les actionnaires de Microsoft qui va surpayer un ticket de numéro deux du marché publicitaire sur Internet 

- très moyenne pour Google qui voit se renforcer ses concurrents et surtout qui voit s'approcher la date fatidique où les analystes financiers vont se rendre compte que la domination sans partage de Google pourrait bien prendre fin un jour... 

20:00 Publié dans Internet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yahoo, microsoft, google, bulle

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