24/06/2008
Jusqu'où faut-il aimer ses vieux ?
La population vieillit en Europe, c'est une évidence. De là à dire qu'il faut mettre la priorité sur les services aux personnes âgées, il n'y a qu'un pas allègrement franchi par nos chers politiques, certes en cours de renouvellement (Son âge est une rare chose qu'on ne peut pas reporcher à Sarkozy !), mais les électeurs vieillissent, de même que les priorités...
Une loi comme la défiscalisation des services à la personne vont clairement dans ce sens.
Je ne suis pas super fan car je trouve qu'on repart vers une société où les domestiques sont monnaie courante. Je n'aime pas cette profonde hiérarchie sociale, je préfère quand on raccourcit l'échelle et que l'égalité est un fait presque acquis, que chacun apporte sa valeur et que cette valeur est reconnue (il est "facile" de ramasser des m... de chien sur la chaussée et pourtant je connais bien des gens qui donneraient 10 fois le salaire journalier d'un agent de propreté pour ne pas avoir à en ramasser une seule...).
Mais je m'égare. Je voulais dire que si nos chers vieux méritent qu'on s'occupe d'eux, la population jeune, toujours moins nombreuse en proportion, ne peut pas les faire vivre tous comme des princes. C'est malheureux, mais il faut laisser aussi aux jeunes le temps de vivre.
Or je trouve qu'on n'en prend pas un instant la direction. Je suis tombé des nues en voyant il y a quelques jours un article dans 20Minutes décrivant un programme de sensibilisation à la vieillesse. Ainsi, un hopital se proposait en 5-10 minutes d'équiper un jeune et bien portant de lests et de lunettes spécifiques pour lui faire comprendre pourquoi un vieux a tant de mal à se déplacer, lui montrer qu'il ne voit plus bien, n'entend plus bien...
Du délire le plus pur. On s'en doute quand même un peu que le corps n'est plus parfait à 75 ans, et même avant (une bonne sciatique juste avant mes 30 ans m'a montré que moi aussi, je vieillis !!!). Tout ce qu'on va réussir à faire, c'est traumatiser les jeunes et augmenter leur angoisse... je suis sérieux. Si on laissait un peu plus aux jeunes actuels les moyens de vivre leur vie, plutôt que de s'occuper des vieux, ils seraient peut-être moins déprimés et plus productifs. On enclencherait ainsi un cercle vertueux. Bien loin du cercle vicieux que nous propose l'apprentissage avancé de la vieillesse... (NB : je ne parle pas pour moi, j'ai largement les moyens de vivre "comme un prince" et je ne me sens pas brimé par mes parents et ma grand-mère que je serais plutôt content de voir plus souvent).
J'aime sincèrement ma grand-mère et je lui souhaite de vivre encore une longue vie. Il faut qu'on l'aide car elle ne peut plus tout faire seule. Mais il faut à mon avis respecter un règle : elle ne doit pas mobiliser une personne à plein temps. Car sinon cela veut dire que son temps de vie empiète sur celui d'une personne plus jeune. Bien entendu, cela arrive. Il y a toujours eu des "riches" et des "pauvres". Mais la moyenne globale doit rester en dessous du 1 fatidique, sinon la société tourne en rondet court à sa perte.
A moins d'importer des jeunes, serait-ce ça l'immigration choisie ?
En tout cas ne rentrons pas dans ce jeu de générations sacrifiées...
22:10 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vieux, économie, génération sacrifiée
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