Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/02/2007

Entreprise et pouvoir

Bernard Arnault entre dans la course au rachat d'Endemol, le producteur de TV poubelle qui cote tout de même environ 2.7 milliards (le recyclage des déchets à de l'avenir même à la TV !)

Si le patron du luxe français était déjà présent dans les médias, avec notamment la Tribune, cette prise de position est à mon sens révélatrice du grand appétit des capitaines d'industrie français pour les médias.

Arnaud Lagardère a clairement montré que c'était sa priorité lorsqu'il a mis la main sur le groupe de son père. Vincent Bolloré le raider semble se calmer et concentrer ses investissements dans le secteur  (+ dans une moindre mesure dans les télécoms). Et je ne parle pas de Bouygues (TF1 et sa galaxie), Dassault (le Figaro, la SocPresse), Albert Frère, le plus français des Belges (M6), Vivendi (Fourtou et Levy ne sont certes pas propriétaires de la société, mais ils fréquentent le même milieu), Edouard de Rotschild (Libération), etc. et j'en oublie.

Le quatrième pouvoir est donc majoritairement contrôlé par les grands patrons. Qu'on le veuille ou non, l'indépendance de la presse est menacé. Les journalistes ont beau défendre leur liberté d'expression et résister à des pressions réelles ou imaginées, je pense que le vrai risque existe dans un processus beaucoup plus lent. Les vieux journalistes ont connu une certaine indépendance et je ne remet pas en doute leur capacité à s'exprimer librement. En revanche, j'ai peur que les jeunes journalistes se fassent au seul et unique moule qu'on leur propose...

Et ce ne sont pas les blogs qui vont sauver la liberté d'expression. Si l'iconoclasme trouve dans les blogs un moyen d'exxpression, il faut quand même avouer que plus le nombre de bloggeurs augmente, plus la pensée divergente est noyée dans le conformisme moutonnier de la masse.

Et je n'échappe pas à la règle puisqu'il est en vogue de cracher sur les médias, de dénoncer les grands patrons comme seuls responsables de la perte de piquant observée dans le secteur. 

Pour apporter ma petite contribution personnelle bien personnalisée, je vous renvois à une vidéo de l'INA : ici.

Il s'agit du JT d'Antenne 2 du jour de ma naissance (le 14/04/1977 pour les curieux, qui déduiront facilement cette information du lien ci-dessus), avec PPDA comme présentateur. A croire que, comme Samson, sa force se trouve dans ses cheveux (abondants à l'époque), il est très incisif vis-à-vis de son invité... sur le prix des légumes !

Autres temps, autres moeurs ?  Pas tant que ça en fait, puisque les sujets abordés dans ce journal restent d'actualité, si on fait un petit effort de "traduction" tout de même. Ne loupez pas Roland Dumas, fringant (on comprend comment il a pu faire craquer Christine Devier-Joncourt et qu'il ressente le besoin de porter des chaussures de luxe) et surtout le désastre écologique des poteaux métalliques pour le téléphone...

 

18/12/2006

L'Iran dégaîne son arme de destruction massive !

L'Iran se débarasse du dollar. Toutes les transactions internationales avec le pays se feront désormais en euros (ce n'est en fait pas encore le cas, mais une volonté à court terme). Il s'agit principalement de la vente de pétrole, pour ce qui est des flux Iran -> reste du monde.

En faisant cela, l'Iran crée un précédent historique : il s'agit du premier pays à s'affranchir du dollar-roi. A vrai dire il y est contraint par la situation : le gouvernement américain fait pression sur les acteurs économique et principalement les banques pour isoler les iraniens, en leur interdisant toute transaction en dollars (la justification est sans doute de lutter contre des transactions occultes visant à financer le terrorisme, la réalité est sans doute la mise en place d'un embargo pour fragiliser le régime).

Ainsi la manoeuvre du gouvernement iranien ne semble pas aggressive. Mais peut-être l'est-elle, comme Mr Armaxxx (je ne sais pas écrire son nom) nous y a habitué.

Le dollar est actuellement la monnaie refuge du monde. Depuis quelques années, il est quelque peu concurrencé par l'euro, mais il garde sa position largement dominante.

Ceci a permis et permet encore aux américains de consommer à foison en s'endettant (auprès des chinois notamment, qui sont le splus gros détenteurs de bons du trésor américain), puis en remboursant en faisant tourner la planche à billets dès que la dette devient trop importante. Toute cette consommation américaine génère au passage une bonne partie de la croissance mondiale (et de la pollution associée, d'ailleurs).

Supposons maintenant que d'autres pays décident de suivre l'exemple de l'Iran et délaissent le dollar au profit de l'euro (pas forcément d'un coup mais en panachant leurs réserves en devises avec un ratio croissant d'euros). Les Etats-Unis se retrouveraient dans une position difficile : capacité d'endettement moindre, surtout dans un contexte de remontée des taux, alors même que le deficit commercial américain explose des records : sans aller jusqu'à la faillite, on peut craindre de fortes secousses dans les milieux financiers et les plus pessimistes prédiront une crise type 29...

Ainsi, voulu ou non, le geste de l'Iran met un coup de pied dans l'édifice américain qui vacille beaucoup ces derniers temps (diplomatiquement : Irak, Corée du Nord, Iran, Afghanistan, mais aussi économiquement : balance commerciale fortement déficitaire, industrie pas très en forme). Les mauvaise langues diront que c'est pour le faire tomber, les autres rappelleront que l'Iran n'a aucune raison d'être gentil avec les US et a de bonnes raisons de se tourner vers des partenaires plus à l'écoute.

 

12/07/2006

Lever des fonds - deux visions

Alors même que j'étais en train de lire que Blackstone, un fonds américain, vient de boucler la plus importante levée de capitaux destinée à alimenter des LBO (des rumeurs convergentes feraient de Deutsche Telekom une cible privilégiée, mais la baisse récurrente du titre France Telecom en ferait également un bon investissement, après dégraissage), France Inter diffuse un reportage où deux éminents intellectuels (pourfendeurs de la malbouffe : Philippe DESBROSSES et le professeur HERCBERG) proposent qu'on lève un fonds pour financer des actions de prévention contre la malnutrition (celle où les gens mangent des calories "creuses")

Voila où on en est : les américains achètent les entreprises les plus en vue pour en dégraisser les effectifs et atteindre une rentabilité financière hors du commun, les européens essaient de dégraisser ses pauvres citoyens qui, n'ayant pas assez d'argent pour acheter des fruits et légumes (parce qu'ils ont été virés par les américains ?), mangent trop de McDonald's et grossissent à vue d'oeil...

Je fais sans doute quelques raccourcis, mais nul ne peut nier que deux philosophies s'affrontent. Comme pendant la Guerre froide, sauf que le débat ne se situe plus entre le capitalisme et le communisme, mais entre le capitalisme "social" de Keynes et l'ultra-libéralisme, et que l'état de guerre n'est plus aussi visible dans les médias (mais les acteurs économiques ne sont pas dupes et fourbissent leurs armes)

 Pas de conlusion, ce n'est que la constatation d'une coïncidence troublante.