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20/03/2007

Lutter contre le réchauffement climatique... en achetant du pétrole !!!

100ème note publiée sur ce blog, ça se fête ! Avec un thème porteur et un titre pour le moins provocateur, j'espère arriver à donner à cette centième une vraie profondeur.

Seuls les plus sceptiques peuvent avec beaucoup de mauvaise foi refuser l'évidence (bonjour Claude Allègre) : notre consommation d'énergie fossile est en train d'en épuiser les stocks et de provoquer une intensification de l'effet de serre (forçage radiatif) et donc du réchauffement climatique, un dérèglement dont il est de plus en plus évident qu'il nous sera peu favorable en moyenne. [fin des quasi-certitudes, début de ma réflexion]

Pour cesser de foncer droit dans le mur, il faut diminuer drastiquement notre consommation d'énergies fossiles. Pour cela, l'expérience prouve que les consommateurs ne réagissent correctement qu'à une variable : le prix. Il faut donc relever le prix des énergies fossiles pour inciter les consommateurs à diminuer leur consommation et les entrepreneurs à proposer des aletrnatives. Des alternatives énergétiques (nucléaires, pile à combustible, énergies renouvelables, etc.) mais également des alternatives dans nos modes de consommation (pas de sur-emballage, des produits réparables, remplir les avions, les trains etc.).

Comment relever le prix ? Nicolas Hulot et sa bande proposent la mise en place d'une taxe carbone. Je suis très favorable à une telle mesure, mais elle a un gros défaut : elle n'a d'effet que dans les pays où elle est mise en place. Or avant d'arriver à instaurer une telle taxe dans une part suffisante des pays, de l'eau aura coulé sous les ponts et surtout de l'essence aura brûlé dans les carburateurs (ou plutôt les pistons, une flamme dans le carburateur n'est pas bon signe...).

Une autre façon de relever le prix des énergies fossiles et notamment des hydrocarbures pourrait consister à jouer sur le mécanisme de l'offre et de la demande. L'offre est régulièrement mise à mal par le terrorisme et l'instalbilité des pays producteurs et répond tant bien que mal à la demande, ce qui est à l'origine de la forte hausse du baril ces derniers mois. A moins de verser dans l'illégalité, il n'est pas évident d'agir sur l'offre pour un français moyen (exception faite de quelques personnes chez Total).

En revanche la demande est plus accessible, puisque nous autres français sommes des gros consommateurs. Or si on augmente la demande, comme l'offre est contrainte, les prix vont mécaniquement augmenter. Good !

Sauf qu'augmenter la demande ne doit pas signifier consommer plus, sans quoi le caractère vertueux de l'augmentation de prix n'est plus valable. Il faut donc acheter du pétrole sans le brûler !!!

Qu'en faire ?  Le stocker bien entendu ! Pourquoi stocker ? Pour que les générations futures puissent elles aussi utiliser du pétrole, là où ce dernier est réllement indispensable, irremplaçable. On pourrait même raisonnablement s'endetter pour cela : le pétrole étant promis à une raréfaction puis disparition, les cours vont monter sensiblement : le stock constitué vaudra alors largement l'emprunt majoré du produit des intérêts. Le mieux serait même de ne pas extraire puis stocker le pétrole, mais tout simplement le laisser là où il se trouve.

Augmenter la demande reviendrait alors à payer (subventionner) des producteurs pour qu'ils arrêtent d'extraire, qu'ils diminuent leur production. Un peu comme quand on fait arracher des vignes aux viticulteurs, en quelque sorte.

Seule faille de ce raisonnement ? Il faut avoir les moyens nécessaires pour financer ce "stockage massif" de pétrole.

Deux solutions :

- soit c'est directement l'état qui s'y colle et finance par la dette publique (déjà lourde mais encore largement supportable), sachant qu'il s'agit d'un investissement. Il est raisonnable d'espérer que l'Europe se joigne alorsà la France dans ce mouvement car pour avoir un impact, la capacité d'endettement des français ne suffira que quelques années avant de franchir des seuils critiques de non-solvabilité. Si plusieurs acteurs entrent en jeu, il faut savoir réguler l'opportunisme (quelqu'un qui vendrait ses stocks après une flambée des cours)

- soit procéder à des achats d'options, ce qui permet de profiter d'un fort effet de levier. Reste que pour avoir un effet à court terme et sur la durée, cette solutiion repose sur la solidité et le sérieux des marchés financiers... qui restent à prouver. Car les vendeurs d'options doivent normalement couvrir leurs "ventes à terme" avec un "stock" qui est malheureusement trop souvent virtuel (couverture par d'autres options...), si bien qu'une bulle pourrait se former et éclater quand les premiers contrats arriveraient à échéance... solution plus simple donc mais dont l'efficacité est risquée.

 

Je m'arrête là car je sens bien que cette note n'est pas vraiment à la hauteur car j'ai l'impression :

  • de ne pas être très clair, ce qui prouve que mon raisonnement a sans doute quelques failles.
  • de jouer à la science fiction : personne n'a la volonté de s'engager dans un tel processus : il faut des moyens financiers, risquer gros pour... sauver la planète et un bénéfice complémentaire incertain

Or sauver la planète n'est pas un gain assez évident pour les financiers et des hommes de pouvoir... A moins d'un sursaut écologique.

J'espère tout de même avoir lancé une idée qui va faire son chemin et qui apportera peut-être quelquechose au débat ?

à suivre ! 

19/07/2006

Préparer la fin du pétrole

Excellente émission ce matin : "Tout s'explique" sur France Inter, invité : Jean-Marc Jancovici, thème : la fin programmée du pétrole (écoutable 24h à l'adresse suivante : ici)

Pour résumer rapidement : les réserves de pétrole, connues ou inconnues, sont limitées. Or si la consommation continue à croître, il y aura forcément un moment où le pétrole manquera. Pire, même si la croissance de la consommation est mise à zéro, le pétrole manquera un jour ou l'autre.

Il faut donc agir pour réduire notre dépendance au pétrole.

Première solution : trouver des substituts. Ceci est possible mais les substituts n'ont pas que des avantages : le charbon pollue plus, le nucléaire n'est pertinent que pour l'électricité, les énergies renouvelables ne sont pas capables d'assurer une part suffisante de nos besoins énergétiques. Jancovici critique beaucoup les éoliennes, disant qu'elles ne représentent actuellement que 0.05% de la consommation énergétique mondiale. Les éoliennes ne permettront donc pas de régler le problème et il faut se concentrer sur les vraies solutions.

Seconde solution : réduire notre consommation énergétique. Ici Jancovici préconise de taxer le patrole avec une croissance de la taxe plus rapide que la croissance du pouvoir d'achat. A la limite plus personnes ne consomme de pétrole, plus rare et plus cher que l'or.

Je pense que la forme du discours de Jancovici perd beaucoup des auditeurs, tant il manie des références économiques et mathématiques. Néanmoins, je suis à peu près d'accord avec lui :

  • à force de nous déplacer en voiture, remplacer tous les matériaux par des dérivés du pétrole (plastiques, etc.), on va réussir à épuiser les réserves, en libérant trop de CO2 au passage (ce que je me demande, c'est si le pire est de ne plus avoir de pétrole pour continuer notre mode de vie actuel ou si le pire est de brûler tant de patrole que la planète de mette à dérailler sérieusement).
  • peu de personnes sont conscientes du problème (il faut dire que ça fait des années qu'on nous promet la fin du pétrole, du coup plus personne n'y croit ou du moins personne n'est conscient que c'est maintenant qu'il faut s'occuper du problème)
  • personne n'est capable de s'auto-réguler (comme les fumeurs qui savent qu'ils augmentent leurs risques de cancer du poumon, mais qui préfèrent plaisir immédiat au risque lointain dans le temps)

Notre salut passe donc par la régulation par le haut, avec une forte incitation à réduire notre consommation : par le prix !!!

Sinon, comme le dit Jancovici, l'espèce survivra, mais avec beaucoup de casse : une grosse partie de l'humanité risque de disparaître, et ce sera la fin d'une civilisation. Ne pourra survivre qu'une civilisation qui saura vivre en consommant nettement moins d'énergie...

Le parallèle avec le tabac est frappant : même si on s'arrête maintenant (ie on réduit notre consommation), on est dans la m... mais si on ne s'arrête pas maintenant, on ne fait qu'empirer la situation...

Tout ça me conforte dans ma position : même s'il fait une chaleur caniculaire ces derniers jours, je préfère souffrir un peu que de consommer de l'énergie à faire tourner la climatisation (appareil dont je ne dispose d'ailleurs pas, mais le raisonnement est le même pour un ventilateur). Le plus intelligent est encore de créer des courants d'airs qui se font naturellement, et une bonne idée serait de concevoir les habitations de sorte qu'elles permettent de s'auto-rafraîchir en été.

Mais ce n'est qu'une initiative individuelle alors que, je le répète, le problème doit être traité à l'échelle de la planète (même pas seulement de la France)

Avis aux bonnes volontés ! 

 

Pour aller plus loin, le bouquin de Jancovici et son complice, que je vais sans doute acheter : "Le plein, s'il vous plaît ! : la solution au problème de l'énergie", aux éditions du Seuil