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19/07/2006

Préparer la fin du pétrole

Excellente émission ce matin : "Tout s'explique" sur France Inter, invité : Jean-Marc Jancovici, thème : la fin programmée du pétrole (écoutable 24h à l'adresse suivante : ici)

Pour résumer rapidement : les réserves de pétrole, connues ou inconnues, sont limitées. Or si la consommation continue à croître, il y aura forcément un moment où le pétrole manquera. Pire, même si la croissance de la consommation est mise à zéro, le pétrole manquera un jour ou l'autre.

Il faut donc agir pour réduire notre dépendance au pétrole.

Première solution : trouver des substituts. Ceci est possible mais les substituts n'ont pas que des avantages : le charbon pollue plus, le nucléaire n'est pertinent que pour l'électricité, les énergies renouvelables ne sont pas capables d'assurer une part suffisante de nos besoins énergétiques. Jancovici critique beaucoup les éoliennes, disant qu'elles ne représentent actuellement que 0.05% de la consommation énergétique mondiale. Les éoliennes ne permettront donc pas de régler le problème et il faut se concentrer sur les vraies solutions.

Seconde solution : réduire notre consommation énergétique. Ici Jancovici préconise de taxer le patrole avec une croissance de la taxe plus rapide que la croissance du pouvoir d'achat. A la limite plus personnes ne consomme de pétrole, plus rare et plus cher que l'or.

Je pense que la forme du discours de Jancovici perd beaucoup des auditeurs, tant il manie des références économiques et mathématiques. Néanmoins, je suis à peu près d'accord avec lui :

  • à force de nous déplacer en voiture, remplacer tous les matériaux par des dérivés du pétrole (plastiques, etc.), on va réussir à épuiser les réserves, en libérant trop de CO2 au passage (ce que je me demande, c'est si le pire est de ne plus avoir de pétrole pour continuer notre mode de vie actuel ou si le pire est de brûler tant de patrole que la planète de mette à dérailler sérieusement).
  • peu de personnes sont conscientes du problème (il faut dire que ça fait des années qu'on nous promet la fin du pétrole, du coup plus personne n'y croit ou du moins personne n'est conscient que c'est maintenant qu'il faut s'occuper du problème)
  • personne n'est capable de s'auto-réguler (comme les fumeurs qui savent qu'ils augmentent leurs risques de cancer du poumon, mais qui préfèrent plaisir immédiat au risque lointain dans le temps)

Notre salut passe donc par la régulation par le haut, avec une forte incitation à réduire notre consommation : par le prix !!!

Sinon, comme le dit Jancovici, l'espèce survivra, mais avec beaucoup de casse : une grosse partie de l'humanité risque de disparaître, et ce sera la fin d'une civilisation. Ne pourra survivre qu'une civilisation qui saura vivre en consommant nettement moins d'énergie...

Le parallèle avec le tabac est frappant : même si on s'arrête maintenant (ie on réduit notre consommation), on est dans la m... mais si on ne s'arrête pas maintenant, on ne fait qu'empirer la situation...

Tout ça me conforte dans ma position : même s'il fait une chaleur caniculaire ces derniers jours, je préfère souffrir un peu que de consommer de l'énergie à faire tourner la climatisation (appareil dont je ne dispose d'ailleurs pas, mais le raisonnement est le même pour un ventilateur). Le plus intelligent est encore de créer des courants d'airs qui se font naturellement, et une bonne idée serait de concevoir les habitations de sorte qu'elles permettent de s'auto-rafraîchir en été.

Mais ce n'est qu'une initiative individuelle alors que, je le répète, le problème doit être traité à l'échelle de la planète (même pas seulement de la France)

Avis aux bonnes volontés ! 

 

Pour aller plus loin, le bouquin de Jancovici et son complice, que je vais sans doute acheter : "Le plein, s'il vous plaît ! : la solution au problème de l'énergie", aux éditions du Seuil

 


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