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20/03/2010

Smart Grids :écologiques ?

J'assistais jeudi soir à une conférence très intéressante à Télécom ParisTech sur les Smart Grids. smartgrid_454570a-6.jpg

Pour résumer, on nous explique qu'on va revoir la façon d'organiser les réseaux et y mettre beaucoup plus d'électronique pour rendre les réseaux électriques plus intelligents, ce qui devrait permettre d'une part d'économiser de l'électricité (moins de gaspillage), de mieux gérer les réseaux et de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Super ! Je signe où ?

Sauf que je me demande quand même si l'investissement en vaut réellement la chandelle. Je m'explique : on veut mettre plein d'électronique en plus presque partout (dans le réseau électrique HT et surtout MT/BT, au niveau des compteurs, dans la maison avec une Energy Box, dans les appareils électro-ménagers, etc.).

Or rien qu'en consommation, on va commencer par l'augmenter si on ajoute des équipements qui sont a minima résistifs... à coup de qqs watts par ci-par là multiplié par des millions de foyers, on arrive vite à une centrale nucléaire (~1000-1500MW).

grid.jpgMais il faut aussi compter l'énergie grise de tous ces équipements, parce que l'électronique a un des taux [énergie de fabrication]/[énergie consommée sur l'ensemble du cible de vie] les plus importants... Et je ne parle pas du CO2... Et ce d'autant plus que la durée de vie d'un éppareil électronique est beaucoup plus faible que celle des équipement électro-techniques qui équipent encore majoritairement le réseau électrique...

Résultat, est-ce que l'investissement (je pense plus au niveau énergie & CO2 qu'économique) est rentable ?

Je ne veux pas jeter les Smart Grids avec l'eau du bain, parce qu'il y a des concepts intéressants (notamment casser la centralisation des réseaux, en mettant en place de la production plus locale et notamment EnR), mais je serais heureux qu'il y ait une réelle étude d'impact avant de se lancer dans la bataille.

Or lorsque j'ai posé ma question à ce sujet, on m'a répondu :

- les nouveaux compteurs électroniques consommeront à peine plus que les existants (OK, mais combien ? x35millions en France, ça va vite... et cela ne compte pas la fameuse énergie grise)

- si l'énergie économisée n'était pas supérieure, on n'investirait pas (sauf que j'étais en face de vendeurs/fournisseurs de solutions et pas des payeurs...)

J'en conclus que ce sujet est insuffisamment traité... alors qu'ENGES, une des sociétés du groupe H'Dev auquel j'appartiens, est enmesure de prendre le taureau par les cornes et se lancer dans de telles études (ACV, bilan produit, impact global, etc.). Un peu de réclame ne fait jamais demal ;-)

27/07/2009

MWc vs MW et MWh

Poweo annonce la construction d'une centrale photovoltaïque au sol à Torreilles (Pyrénées-Orientales), dont la mise en service est prévue pour 2010. La puissance annoncée est de 12 mégawatts-crête ou 12MWc.

Le MWc est une formidable mesure de communication pour le photovoltaïque ou l'éolien, mais ne doit en aucun cas être confondue avec des MW de centrale nucléaire ou thermique. Pour l'ensemble de ces technologies, la puissance annoncée est la puissance maximale qui peut être atteinte en exploitation.

Or si le nucléaire ou le thermique peuvent garantir une production à ce niveau sur des durées pouvant d'étaler sur plusieurs jours voire semaines, les énergies renouvelables en sont bien loin : le MWc d'une éolienne ne s'obtient que par un vent régulier dans la bonne direction, le temps que le vent souffle. De même le MWc d'un panneau photovoltaïque est atteint lorsque l'exposition est optimale.

Résultat la production effective dans l'année d'un MW de solaire est bien moindre que celle d'un MW de nucléaire. Si un MW de nucléaire est allumé 5-6000 heures par an, l'éolien ne va tourner que 3-4000 heures et encore pas à pleine puissance, si bien qu'on arrive à un équivalent de 1-2000 heures à pleine puissance. Et c'est encore pire pour le solaire, particulièrement dans le ch'nord.

Ainsi les 12MWc de Poweo vont produire 15 GWh, soit une durée de production de 1250h/an (une année, c'est 8760h ou 8784 une année bissextile) : autant dire pas énormément... D'autant plus que cette production aura lieu en été, c'est à dire pas du tout au moment de la pointe annuelle (qui a eu lieu début janvier en 2009) : la pointe est assurée par des capacités thermiques, c'est à dire éméttrices de CO2.

Cela m'a beaucoup amusé de constater que les Allemands sont les champions européens du photovoltaïque, avec une capacité installée (en MWc) plus importante que n'importe quel pays européen. Mais en production effective (en MWh ou kWh, GWh ou même TWh), ils ne sont plus les premiers : le soleil brille nettement moins en Allemagne qu'en Espagne...

Pour mémoire, donc :

1MWc : un mégawatt crête : unité utilisée pour mesurer la puissance maximale d'un équipement de production

1MW : un mégawatt : unité de puissance, généralement utilisée en lieu et place du MWc lorsque la crête est atteinte presque tout le temps

1MWh : un mégawattheure : unité d'énergie, correspond à l'énergie délivrée ou consommée par un équipement dont la puissance est 1MW, pendant une heure.

 

08/07/2009

Some like it hot !

Je sors d'une pièce... j'éteins la lumière !

Refrain devenu désormais classique dans une société qui veut limiter ses émissions de CO2. On peut discuter de l'effet que peut avoir un tel réflexe sur les émissions. On peut également se poser des questions sur l'impact de ce type de geste si on regarde la globalité du problème.

Imaginons que les consommateurs fassent tous des véritables économies et la consommation d'électricité recule de 10%, avec des pointes moins importantes. Génial !

Sauf qu'on peut raisonnablement se demander si un EDF serait très content : comment rentabiliser l'investissement des dernières centrales mise en chantier ? Moins de marges, moins de capacités financières et donc moins de possibilités pour aller racheter des acteurs des pays en développement... et donc moins de transferts de compétences/technologies, des centrales moins propres, moins d'efforts en efficacité énergétique et plus d'émissions, d'autant plus que le combustible n'ayant pas été consommé en Europe, il est moins cher et plus accessible ailleurs.

Principe des vases communiquants, les ressources sont extraites au maximum de leur capacité ou presque et les émissions de CO2 ne fléchissent pas...

Arrêter de gaspiller est un geste qui est bénéfique, je n'en doute pas un instant, mais il faut le partager avec tout le monde. Comme dans beaucoup de situations, s'il y a des passagers clandestins en trop grandnombre le bateau finira par couler, emportant tous les passagers, légitimes ou non. Et ce ne sont pas les illégitimes qui vont se plaindre car quelle que soit la situation, la probabilité de naufrage est globalement la même...

20/04/2009

Efficacité énergétique






Energie # 2


Mise en ligne par H. Kosin

Alors que Barack Obama donne la priorité numéro un à la résolution du défi climatique, il me semble intéressant de de poser la question de la solution la plus efficace pour arriver à des résultats satisfaisants le plus rapidement.
Personnellement, je pense qu'il nous faut revoir d'urgence nos modes de consommation pour privilégier l'efficacité énergétique. En effet, il reste encore de nombreux problèmes à résoudre sur notre planète, comme par exemple la faim dans le monde, mais aussi l'accès à l'eau, sans même parler de l'accès aux soins élémentaires pour l'ensemble de la population. Or nos moyens d'actions ont presque tous un sous-jacent énergétique : c'est l'énergie qui nous permet de changer le monde.spaceball.gif
Le problème, c'est que de l'énergie, nous en consommons déjà trop et surtout notre production d'énergie fait beaucoup trop appel aux combustibles fossiles qui menacent le climat. De fait, pour dégager des "marges de manoeuvre" pour résoudre tous les problèmes supplémentaires, il faut devenir très efficaces sur toutes les activités actuelles. Quitte d'ailleurs à supprimer des activités inutiles : je ne veux pas forcément me faire d'ennemis, mais est-ce que nous avons besoin de tant de chaînes de "TV-poubelle" ? Mais il n'est par contre pas question de renoncer à tout, comme l'éclairage des rues la nuit (mais peut-être qu'une ampoule sur deux peut être éteinte ?).
Bref, le message est simple : commençons par arrêter de gaspiller, puis réfléchissons à comment optimiser notre consommation : vaut-il mieux acheter un DVD à la FNAC, l'acheter sur Internet, télécharger une VoD, l'emprunter à un ami ou bien encore aller faire une promenade sur les quais ?

18/09/2008

Chûte de la consommation de carburants au mois d'août

-12.3% !!!

-16,9% pour l'essence et -10,6% pour le gazole (carburant utilisé par les camions, dont l'usage est plus contraint, à la différence de l'essence utilisée uniquement par les particuliers).

Cette baisse s'entend du mois d'août 2007 au mois d'août 2008. Elle confirme celle déjà constatée au mois de juin (-8,1%) et dans un moindre mesure, juillet (-1,4%). C'est plutôt une bonne nouvelle, même si c'est sans doute très conjoncturel (pétrole cher, vacances). Le retour au travail et aux transports "contraints", ainsi que la relative baisse du pétrole devraient ramener les niveaux de septembre 2008 pas très loin de ceux de septembre 2007...malheureusement.

Et je n'ai pas l'impression d'avoir été beaucoup plus malheureux en août...