11/06/2009
Hadopi, qui paie ?
Le débat sur Hadopi s'est beaucoup porté sur les sanctions et le processus qui y mène. Un des aspects que j'ai moins vu dans la presse (même si un débat a tout de même déjà eu lieu sur le sujet), mais qui devrait désormais ressortir, c'est le coût. Qui va payer cette haute autorité dont le rôle est de plus en plus restreint maintenant que sa capacité de sanction est fortement restreinte...
Cela ne me réjouit guère de penser que l'Etat va payer une centaine de fonctionnaires pour mettre en place et alimenter un système qui se contentera d'envoyer des lettres recommandées qui n'auront pas le moindre effet... Dans le meilleur des cas, si Christine Albanel achève son oeuvre, Hadopi contribuera à engorger encore un peu plus notre appareil judiciaire, toujours au frais du contribuable, tandis que la grande majorité des artistes ne touchera pas beaucoup plus de droits d'auteurs puisque seuls les "gros poissons" peuvent espérer voir augmenter leurs revenus déjà importants... tant et si bien qu'ils partent en Suisse pour ne pas payer d'impôts...
Je caricature, mais pour autant je ne vois pas de solution à un faux problème dans Hadopi... A quand la licence globale ? A quand une véritable réflexion sur la propriété intellectuelle de manière générale (droit d'auteur, brevets industriels, brevets logiciels, brevets sur l'ADN...) pour que les inventeurs et créateurs soient récompensés sans en faire des rentiers injustifiés.
14:59 Publié dans Economie, Internet, Loisirs, Media / TV | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hadopi, droit d'auteur, copyright, mp3, divx
08/01/2008
Plus de pub sur France Télévisions ?
Nicolas Sarkozy jette un pavé dans la mare en suggérant la suppression de la publicité sur les chaînes du groupe France Télévisions.
Outre le fait que cela remet totalement en cause le business model de ces chaînes et potentiellement leur capacité à proposer des programmes de qualité, dans la mesure où leur budget pourrait de fait être fortement réduit, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une manoeuvre pour relancer TF1, chaîne du groupe Bouygues. N'oublions pas que le groupe est dirigé par Martin Bouygues, grand ami de notre président.
L'action TF1 a bondi de 10% aujourd'hui. Ceci représente une augmentation de la capitalisation de l'entreprise d'environ 400M€. Or Bouygues détient 42,9% de TF1 et le holding familial de Bouygues détient 18% de Bouygues.
En quelques phrases, Nicolas Sarkozy a fait un cadeau de 30M€ à Martin Bouygues...
En espérant que ce n'est pas la seule volonté sous-jacente, quels vont être les impacts ?
D'abord ça va raréfier l'espace publicitaire TV et donc l'audience disponible pour faire passer des messages. Cela va augmenter les prix de l'audience disponible par ailleurs (celle de TF1, M6, etc.), à moins quel la demande baisse d'autant. Car s'il paraît peu probable que les budgets publicitaires diminuent en conséquence, il ne se reporteront peut-être pas intégralement sur les chaînes conccurrentes, mais peut-être également sur les autres canaux (presse, radio, internet). Et dans ce dernier cas, les budgets pourraient fort bien partir à l'étranger (Google, Yahoo).
Alors que le financement de la mesure est prévu par le biais d'une taxe sur l'accès à Internet, donc sur les consommateurs. Je caricature mais la proposition de Sarkozy pour une TV publique sans pub consiste à prendre dans la poche des français pour donner à Bouygues et à Google...
20:32 Publié dans Media / TV | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tv, france televisions, tf1, bouygues, sarkozy
26/02/2007
Entreprise et pouvoir
Bernard Arnault entre dans la course au rachat d'Endemol, le producteur de TV poubelle qui cote tout de même environ 2.7 milliards (le recyclage des déchets à de l'avenir même à la TV !)
Si le patron du luxe français était déjà présent dans les médias, avec notamment la Tribune, cette prise de position est à mon sens révélatrice du grand appétit des capitaines d'industrie français pour les médias.
Arnaud Lagardère a clairement montré que c'était sa priorité lorsqu'il a mis la main sur le groupe de son père. Vincent Bolloré le raider semble se calmer et concentrer ses investissements dans le secteur (+ dans une moindre mesure dans les télécoms). Et je ne parle pas de Bouygues (TF1 et sa galaxie), Dassault (le Figaro, la SocPresse), Albert Frère, le plus français des Belges (M6), Vivendi (Fourtou et Levy ne sont certes pas propriétaires de la société, mais ils fréquentent le même milieu), Edouard de Rotschild (Libération), etc. et j'en oublie.
Le quatrième pouvoir est donc majoritairement contrôlé par les grands patrons. Qu'on le veuille ou non, l'indépendance de la presse est menacé. Les journalistes ont beau défendre leur liberté d'expression et résister à des pressions réelles ou imaginées, je pense que le vrai risque existe dans un processus beaucoup plus lent. Les vieux journalistes ont connu une certaine indépendance et je ne remet pas en doute leur capacité à s'exprimer librement. En revanche, j'ai peur que les jeunes journalistes se fassent au seul et unique moule qu'on leur propose...
Et ce ne sont pas les blogs qui vont sauver la liberté d'expression. Si l'iconoclasme trouve dans les blogs un moyen d'exxpression, il faut quand même avouer que plus le nombre de bloggeurs augmente, plus la pensée divergente est noyée dans le conformisme moutonnier de la masse.
Et je n'échappe pas à la règle puisqu'il est en vogue de cracher sur les médias, de dénoncer les grands patrons comme seuls responsables de la perte de piquant observée dans le secteur.
Pour apporter ma petite contribution personnelle bien personnalisée, je vous renvois à une vidéo de l'INA : ici.
Il s'agit du JT d'Antenne 2 du jour de ma naissance (le 14/04/1977 pour les curieux, qui déduiront facilement cette information du lien ci-dessus), avec PPDA comme présentateur. A croire que, comme Samson, sa force se trouve dans ses cheveux (abondants à l'époque), il est très incisif vis-à-vis de son invité... sur le prix des légumes !
Autres temps, autres moeurs ? Pas tant que ça en fait, puisque les sujets abordés dans ce journal restent d'actualité, si on fait un petit effort de "traduction" tout de même. Ne loupez pas Roland Dumas, fringant (on comprend comment il a pu faire craquer Christine Devier-Joncourt et qu'il ressente le besoin de porter des chaussures de luxe) et surtout le désastre écologique des poteaux métalliques pour le téléphone...
11:05 Publié dans Economie, Media / TV | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, pouvoir, blogs, INA
27/12/2006
Le Monde nécromancien ?
Pour saluer le décès de Gérald Ford, ancien président des Etats-Unis, le Monde ne recule devant rien.
Ainsi cet article a-t-il été écrit il y a plus de douze ans (tous les journaux font des provisions de rubriques nécrologique, au cas où et pour occuper les temps morts de leurs journalistes...), puisque le rédacteur est mort lui-même en 1994...
Pour preuve la signature : " Henri Pierre, correspondant du "Monde" à Washington de 1953 à 1959, puis de 1973 à 1982. Henri Pierre est mort en février 1994. "
ça fait quand même un peu bizarre...
12:00 Publié dans Media / TV | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Le Monde
01/12/2006
L'étrange stratégie de Noos-Numericable
Issu de la fusion des principaux réseaux câblés (FTCâble, Numericable, Noos, UPC), Noos-Numericable est une société toujours fragile (pour preuve le récent licenciement de près de 70% des effectifs de Noos), mais qui reste commercialement très aggressive. Difficile ainsi de mettre les pieds dans un centre commercial d'une ville câblée sans croiser des vendeurs plutôt motivés pour vendre... une offre peu compétitive.
Le câble reste cher, car si l'entreprise a progressivement réduits ses prix, elle reste au-dessus des tarifs des FAI alternatifs, avec une offre Triple Play à 39.90€/mois accompagnée de frais de mise en service (60€, 30€ en promo) et d'un dépôt de garantie pour le modem/décodeur (75€, Wifi ou CPL en option payante, 79€/89€). La facture est plutôt salée pour le bouquet de base, sans compter les frais supplémentaires en cas de souscription à des options payantes (TPS, Canal+ le bouquet, Cinéma, Disney, etc.)
Et les clients ne sont pas forcément ravis, vu le nombre de personnes que je vois régulièremnt faire la queue devant le service commercial et le SAV de Numéricâble à Lyon (6ème).
Pourquoi une telle stratégie ? Parce que le câble est coûteux : tous les réseaux ne sont pas encore équipés en numérique, ce qui suppose de lourds investissements. Lourds investissements complétés par une ambition dans le très haut-débit (FTTB pour l'instant) et le mobile (Noos-Numéricâble aurait fait part à l'ARCEP de son intérêt pour la quatrième licence 3G). Installer le câble à domicil, ça coûte cher, plus que de brancher une paire de cuivre existante à un DSLAM. Le réseau doit être modernisé, le câble est parti tôt et trop peu rentable il a trop souvent retardé les investissement nécessaires à sa modernisation...
Bref, on est à des lieues de la stratégie couramment attendue pour un fonds d'investissement... Il faut croire qu'Altice et Cinven se sont un peu fourvoyés et, désespérés d'arriver un jour à faire vivre le dernier gros câblo français, investissent massivement plutôt que de laisser couler un bébé qui, s'il ne leur a pas coûté très tès cher, n'était pas gratuit non plus...
15:37 Publié dans Fournisseur d'Accès à Internet, Internet, Media / TV, Téléphonie Mobile | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : câble, france, noos, numericable