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07/12/2006

Web 2.0 - suite de la critique

Comme je le disais dans une précédente note, je trouve que le Web 2.0 n'est qu'une pâle transposition des concepts du P2P avec une forte vocation commerciale. OK, je suis un peu réducteur mais j'aimerais vous faire comprendre pourquoi !

Le but initial du P2P est d'en finir avec les faiblesses de l'architecture Client/Serveur. Le principe étant que si les ressources importantes sont sur un serveur centralisé unique (ou peu répliqué), il y a un gros problème de qualité de service (c'est un euphémisme) quand le serveur tombe ou est saturé. Ainsi quand Napster s'est pris un gros procès dans la tête, fini l'accès facile aux fichiers MP3... (ce n'est qu'une illustration parmi beaucoup d'autres nettement moins polémiques)

Ainsi, si on prend un peu de recul, on se rend asez vite compte que le peer-to-peer n'est jamais qu'une transposition à la couche "application" de ce que fait Internet sur la couche "réseau"  : décentraliser le service pour que le réseau fonctionne même lorsqu'un ou plusieurs noeuds tombent.

De ceci le Web 2.0 n'a retenu qu'une chose : la décentralisation de la production de contenu/de valeur. Ainsi, si je meurs demain, il y aura toujours un autre fêlé pour déblatérer sur les télécoms sur son blog ou vendre du Viagra sur eBay (à vrai dire, il y en a déjà beaucoup qui le font avant même que je cède ma place).

Cette décentralisation de la création de valeur s'appuie sur des outils qui sont pour la plupart... centralisés !

  • TypePad (ou blogspirit d'ailleur) : une belle archi client serveur basique (un serveur web, des scripts et une BDD).
  • Youtube (DailyMotion, VPod.tv, etc.) : du client/serveur (une serveur web, une BDD et une PF de streaming)
  • Flickr (Yahoo photos, kodak gallery) : du client/serveur (une serveur web, une BDD)
  • Netvibes : du client serveur ou le serveur est lui même client de plein d'autres serveurs (toujours de l'archi C/S)

Je ne vais pas faire une liste exhaustive, je n'aurais pas fini que le Web 3.0 serait déjà là ;-)

Je vais quand même revenir sur un des aspects les plus pathétiques la situation, ou une des grandes contradictions du Web 2.0. Un des acquis du Web 2.0 est comme je le dis au-dessus, la décentralisation de la production de contenus. Ainsi, tout un chacun peut s'exprimer sur les sujets qui lui semblent pertinents. Ainsi Joël de Rosnay parle de la révolte des pronétaires, les médias ne sont plus centralisés mais aux mains des internautes qui sont plus nombreux, mieux répartis sur le territoire, plus rapides, plus agiles, etc. pour traiter l'information.

Or à quoi assiste-t-on ? A une portalisation du Web 2.0. Devant l'immense fouillis que représentent les blogs, des petits malins tentent de faire le tri et de fédérer tout cela sur un lieu centralisé. C'est par exemple Wikio pour les actualités (des pages de ce blog sont présentes sur Wikio alors que je n'ai jamais demandé à être diffusé). Ou French 2.0 comme portail de blogs (ici il s'agit d'une espèce de concours de beauté, je ne sais pas s'il y a un suivi une fois le blog référencé).

On retrouve au final une copie de ce que fait Yahoo dans le Web 1.0 : des listes arbitraires avec un centre de décision centralisé, bien loin du P2P et de la décentralisation des systèmes.

Je ne critique pas ces projets, car ils répondent à une demande, car il y a clairement un besoin immense de faire le tri dans la quantité faramineuse d'information qu'on trouve sur le web 2.0. Je veux juste signaler qu'ils répondent à de vieux réflexes Web 1.0, parfois motivés par la recherche de profit (les revenus publictaires d'un portail correctement fréquenté peuvent nourrir son homme), l'augmentation du pagerank (un portail est évidemment générateur de liens).

 

Alors quoi ? Je pense personnellement que ceux qui font le Web 2.0 devraient s'arrêter de courir et réfléchir un peu à ce qu'ils cherchent à accomplir. S'il ne s'agit que de faire gonfler une nouvelle bulle et de se sucrer au passage, allez-y à fond, mais faites attention à la chûte. Si en revanche l'objectif est de réllement révolutionner l'Internet, alors il faut revoir un peu les modèles.

Je ferai quelques propositions dans une prochaine note (celle-ci commence à être un peu longue...). Vous vous doutez bien que je reparlerai alors de P2P.

A suivre... 


01/12/2006

L'étrange stratégie de Noos-Numericable

Issu de la fusion des principaux réseaux câblés (FTCâble, Numericable, Noos, UPC), Noos-Numericable est une société toujours fragile (pour preuve le récent licenciement de près de 70% des effectifs de Noos), mais qui reste commercialement très aggressive. Difficile ainsi de mettre les pieds dans un centre commercial d'une ville câblée sans croiser des vendeurs plutôt motivés pour vendre... une offre peu compétitive.

Le câble reste cher, car si l'entreprise a progressivement réduits ses prix, elle reste au-dessus des tarifs des FAI alternatifs, avec une offre Triple Play à 39.90€/mois accompagnée de frais de mise en service (60€, 30€ en promo) et d'un dépôt de garantie pour le modem/décodeur (75€, Wifi ou CPL en option payante, 79€/89€). La facture est plutôt salée pour le bouquet de base, sans compter les frais supplémentaires en cas de souscription à des options payantes (TPS, Canal+ le bouquet, Cinéma, Disney, etc.)

Et les clients ne sont pas forcément ravis, vu le nombre de personnes que je vois régulièremnt faire la queue devant le service commercial et le SAV de Numéricâble à Lyon (6ème).

Pourquoi une telle stratégie ? Parce que le câble est coûteux : tous les réseaux ne sont pas encore équipés en numérique, ce qui suppose de lourds investissements. Lourds investissements complétés par une ambition dans le très haut-débit (FTTB pour l'instant) et le mobile (Noos-Numéricâble aurait fait part à l'ARCEP de son intérêt pour la quatrième licence 3G). Installer le câble à domicil, ça coûte cher, plus que de brancher une paire de cuivre existante à un DSLAM. Le réseau doit être modernisé, le câble est parti tôt et trop peu rentable il a trop souvent retardé les investissement nécessaires à sa modernisation...

Bref, on est à des lieues de la stratégie couramment attendue pour un fonds d'investissement... Il faut croire qu'Altice et Cinven se sont un peu fourvoyés et, désespérés d'arriver un jour à faire vivre le dernier gros câblo français, investissent massivement plutôt que de laisser couler un bébé qui, s'il ne leur a pas coûté très tès cher, n'était pas gratuit non plus...

14/11/2006

Web 2.0 ou la récupération commerciale du P2P

Après m'être penché sur le concept de Web 2.0, j'ai toujours du mal à en donner une définition précise. je vais quand même essayer d'exprimer ce que je retiens :

On peut d'abord noter que le Web 2.0 doit beaucoup à la technologie et en premier lieu à AJAX. On sépare le contenu de son formatage pour bien faire chacun des éléments :

  • Au niveau présentation/ergonomie, on chiade autant que possible, en utilisant massivement les pré-requêtes (heureusement que le haut-débit est là, et tant pis pour les dinosaures-équipés RTC)
  • Au niveau contenu, on en facilite la création, l'hébergement, la diffusion tout en le structurant (XML + tags) afin de faciliter l'indexation et la recherche.

L'objectif principal du Web 2.0 étant de donner aux internautes les moyens de créer de la valeur (principalement en publiant du contenu, mais pas seulement, voir eBay, netvibes ou les réseaux sociaux) de façon simple et transparente (accessibilité aux non-techniciens).

Les business models du Web 2.0 sont alors simples : récupérer une (très faible) partie de cette valeur sur une base d'internautes exponentielle : bingo!

 

-> On flirte donc avec un concept : "le pouvoir aux internautes", qui été lancé par le "Peer-to-Peer" 

Ainsi, je trouve que, comme le Web 1.0 a été une récupération commerciale du concept de réseau informatique (Internet, initialement un réseau réliant des labos de recherche), le Web 2.0 est une récupération commerciale des concepts du P2P.

Je suis volontairement provocateur, mais je parlerai plus tard des problèmes que cette "récupération" pose et surtout comment on peut réparer le tout (vaste programme !!!)

17:05 Publié dans Internet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Web 2.0, P2P, Peer-To-Peer

02/11/2006

Web 2.0 : Quels sont les principes fondateurs ?

Inaugurant une série de notes sur le Web 2.0, ce post est avant tout une question : Quels sont les principes qui sont à l'origine du concept de Web 2.0 ?

Si le concept est à la mode, sa définition n'est pas très claire. Or on sent une inquiétude monter quant à la (sur-)valorisation des start-up 2.0 : Les sites MySpace, YouTube, Netvibes, Wikio sont-ils des pépites ou des gouffres à capital-risque ?

Mon objectif n'est pas de répondre à ce genre de questions sur lesquelles suffisamment de consultants travaillent déjà. Ce que je veux, c'est revenir sur les fondamentaux du Web 2.0 pour mieux l'appréhender, comprendre en quoi il se différencie du Web 1.0 et surtout pourquoi on se dirige dans cette direction.

A suivre dans une prochaine note. d'ici là, je suis ouvert à toute suggestion de lecture sur le sujet (j'ai déjà lu pas mal de définitions "officielles", je vais maintenant me concentrer sur les définitions "officieuses" par des blogueur et autres acteurs du Web 2.0). 

05/10/2006

Interview sur le blog emploi challenge

J'ai eu le plaisir de répondre à une interview conduite par l'équipe du Blog emploi challenge. 

ça se passe ici 

Très intéresant de me poser un instant pour retrouver les raisons initiales qui m'ont conduit à ouvrir ce blog, et me pencher sur la "stratégie" de communication vers laquelle je me suis orienté. C'est un exercice que tout blogueur devrait faire régulièrement pour ne pas dériver.