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08/12/2006

De la pluie ou de la neige ?

Depuis hier, de fortes précipitations s'abattent sur les Alpes (déjà à Lyon ça tombe bien).

Ce qui est une bonne nouvelle pour le renouvellement des nappes phréatiques dans les Alpes. Mais si on s'intéresse au ski, le facteur températeure devient important... neige ou pluie ?

Bien entendu le facteur altitude joue aussi, la vraie question devenant : à quel altitude se situe l'isotherme 0°, ou encore la limite pluie/neige ?

Et là c'est pô bon... si la fameuse limite pluie-neige est descendue hier jusqu'à 1100m en Savoie, ça n'a pas duré et elle se situerait plutôt aux alentours de 1800m, avec une couche de 10-20cm de neige à 2000m.

On est bon pour ressortir les skis cailloux et surtout rallier les stations de basse altitude à pied. Car la douceur des températures depuis plusieurs semaines n'a pas permis de faire fonctionner les canons à neige, quand il y en a...

Bref aujourd'hui encore se joue le mélodrame de la domination des stations d'altitude sur celles de plus basse altitude, les premières satisferont leurs clients de Noël, les autres peut-être pas, ou alors par d'autres moyens que le ski.

Nicolas Hulot devrait peut-être faire le tour des stations pour demander des sous pour sa fondation : il est certain que les dirigeants de stations sont sensibles au dérèglement climatique !!!

 

29.90 ou 29.99 ?

Comme chacun sait, le tarif d'une offre de Triple Play en France est en train de s'aligner tranquillement autour de 30 euros, sous l'impulsion de Free qui en fait le tarif unique pour l'accès à ses services ADSL et même bientôt FTTH (avec ou sans TV, VoIP, DT, en zone dégroupée ou non).

Or Free est à 29.99€, contre 29.90 pour la plupart de ses concurrents (29.95 pour Alice, certains se positionnant au-dessus de 30€ en essaiyant de se différencier autrement que par le prix, avec bien entendu un succès mitigé...).

Cela fait une différence de 0.903€HT par client et par an de chiffre d'affaire supplémentaire pour Free, pour une différence de prix non perçue par les clients.

Un paille me dira-t-on. Sauf que si on multiplie cela par les quelques deux millions de clients (à fin septembre) de Free cela représente tout de même 1.8M€... à mettre en face du résultat net. Si on double les 58.6M€ du T1 2006, on obtient une part de 1.5% du RN annuel pour cette "petite" différence de tarif.

Sans compter que Free dispose du meilleur taux de marge (hors Orange), ce qui fait que ce petit 1,5% pourrait réprésenter une proportion bien plus importante du résultat de cartains FAI, voire surtout aller diminuer la perte pour d'autres...

Le seul soucis des autres FAI, c'est qu'ils peuvent maintenant difficilement faire marche arrière et imposer un si faible hausse de tarifs qui rapporterait désormais plus de plaintes qu'un réel gain en CA...

Ceci pour souligner deux choses :

  • L'importance cruciale de la tarification, d'autant qu'il est souvent difficile de la modifier a posteriori, au moins pour la base installée
  • La capacité de Free a jouer sur des détails, trop souvent jugés insignifiants par d'autres, pour optimiser sa rentabilité (sans pour autant tomber dans la pingrerie d'un distributeur comme Auchan)

Une belle leçon à retenir en tout cas. Reste à voir si Free arrivera à rester aussi pertinent sur des sujets comme le Wimax, le FTTH, la convergence, le quadruple play...

 

PS : cette constatation n'a rien de neuf bien entendu, mais j'y repensais alors que j'essayais de mesurer le risque qu'encourent les opérateurs face à une éventuelle remontée de l'inflation. Un business où la subvention est reine (ce qui revient à faire un crédit à ses clients) perd son attrait si l'inflation et les taux d'intérêts redécollent... (Or la BCE vient de remonter une fois de plus ses taux, et compte le faire à nouveau prochainement, gare à l'emballement...) 

07/12/2006

Web 2.0 - suite de la critique

Comme je le disais dans une précédente note, je trouve que le Web 2.0 n'est qu'une pâle transposition des concepts du P2P avec une forte vocation commerciale. OK, je suis un peu réducteur mais j'aimerais vous faire comprendre pourquoi !

Le but initial du P2P est d'en finir avec les faiblesses de l'architecture Client/Serveur. Le principe étant que si les ressources importantes sont sur un serveur centralisé unique (ou peu répliqué), il y a un gros problème de qualité de service (c'est un euphémisme) quand le serveur tombe ou est saturé. Ainsi quand Napster s'est pris un gros procès dans la tête, fini l'accès facile aux fichiers MP3... (ce n'est qu'une illustration parmi beaucoup d'autres nettement moins polémiques)

Ainsi, si on prend un peu de recul, on se rend asez vite compte que le peer-to-peer n'est jamais qu'une transposition à la couche "application" de ce que fait Internet sur la couche "réseau"  : décentraliser le service pour que le réseau fonctionne même lorsqu'un ou plusieurs noeuds tombent.

De ceci le Web 2.0 n'a retenu qu'une chose : la décentralisation de la production de contenu/de valeur. Ainsi, si je meurs demain, il y aura toujours un autre fêlé pour déblatérer sur les télécoms sur son blog ou vendre du Viagra sur eBay (à vrai dire, il y en a déjà beaucoup qui le font avant même que je cède ma place).

Cette décentralisation de la création de valeur s'appuie sur des outils qui sont pour la plupart... centralisés !

  • TypePad (ou blogspirit d'ailleur) : une belle archi client serveur basique (un serveur web, des scripts et une BDD).
  • Youtube (DailyMotion, VPod.tv, etc.) : du client/serveur (une serveur web, une BDD et une PF de streaming)
  • Flickr (Yahoo photos, kodak gallery) : du client/serveur (une serveur web, une BDD)
  • Netvibes : du client serveur ou le serveur est lui même client de plein d'autres serveurs (toujours de l'archi C/S)

Je ne vais pas faire une liste exhaustive, je n'aurais pas fini que le Web 3.0 serait déjà là ;-)

Je vais quand même revenir sur un des aspects les plus pathétiques la situation, ou une des grandes contradictions du Web 2.0. Un des acquis du Web 2.0 est comme je le dis au-dessus, la décentralisation de la production de contenus. Ainsi, tout un chacun peut s'exprimer sur les sujets qui lui semblent pertinents. Ainsi Joël de Rosnay parle de la révolte des pronétaires, les médias ne sont plus centralisés mais aux mains des internautes qui sont plus nombreux, mieux répartis sur le territoire, plus rapides, plus agiles, etc. pour traiter l'information.

Or à quoi assiste-t-on ? A une portalisation du Web 2.0. Devant l'immense fouillis que représentent les blogs, des petits malins tentent de faire le tri et de fédérer tout cela sur un lieu centralisé. C'est par exemple Wikio pour les actualités (des pages de ce blog sont présentes sur Wikio alors que je n'ai jamais demandé à être diffusé). Ou French 2.0 comme portail de blogs (ici il s'agit d'une espèce de concours de beauté, je ne sais pas s'il y a un suivi une fois le blog référencé).

On retrouve au final une copie de ce que fait Yahoo dans le Web 1.0 : des listes arbitraires avec un centre de décision centralisé, bien loin du P2P et de la décentralisation des systèmes.

Je ne critique pas ces projets, car ils répondent à une demande, car il y a clairement un besoin immense de faire le tri dans la quantité faramineuse d'information qu'on trouve sur le web 2.0. Je veux juste signaler qu'ils répondent à de vieux réflexes Web 1.0, parfois motivés par la recherche de profit (les revenus publictaires d'un portail correctement fréquenté peuvent nourrir son homme), l'augmentation du pagerank (un portail est évidemment générateur de liens).

 

Alors quoi ? Je pense personnellement que ceux qui font le Web 2.0 devraient s'arrêter de courir et réfléchir un peu à ce qu'ils cherchent à accomplir. S'il ne s'agit que de faire gonfler une nouvelle bulle et de se sucrer au passage, allez-y à fond, mais faites attention à la chûte. Si en revanche l'objectif est de réllement révolutionner l'Internet, alors il faut revoir un peu les modèles.

Je ferai quelques propositions dans une prochaine note (celle-ci commence à être un peu longue...). Vous vous doutez bien que je reparlerai alors de P2P.

A suivre... 


01/12/2006

L'étrange stratégie de Noos-Numericable

Issu de la fusion des principaux réseaux câblés (FTCâble, Numericable, Noos, UPC), Noos-Numericable est une société toujours fragile (pour preuve le récent licenciement de près de 70% des effectifs de Noos), mais qui reste commercialement très aggressive. Difficile ainsi de mettre les pieds dans un centre commercial d'une ville câblée sans croiser des vendeurs plutôt motivés pour vendre... une offre peu compétitive.

Le câble reste cher, car si l'entreprise a progressivement réduits ses prix, elle reste au-dessus des tarifs des FAI alternatifs, avec une offre Triple Play à 39.90€/mois accompagnée de frais de mise en service (60€, 30€ en promo) et d'un dépôt de garantie pour le modem/décodeur (75€, Wifi ou CPL en option payante, 79€/89€). La facture est plutôt salée pour le bouquet de base, sans compter les frais supplémentaires en cas de souscription à des options payantes (TPS, Canal+ le bouquet, Cinéma, Disney, etc.)

Et les clients ne sont pas forcément ravis, vu le nombre de personnes que je vois régulièremnt faire la queue devant le service commercial et le SAV de Numéricâble à Lyon (6ème).

Pourquoi une telle stratégie ? Parce que le câble est coûteux : tous les réseaux ne sont pas encore équipés en numérique, ce qui suppose de lourds investissements. Lourds investissements complétés par une ambition dans le très haut-débit (FTTB pour l'instant) et le mobile (Noos-Numéricâble aurait fait part à l'ARCEP de son intérêt pour la quatrième licence 3G). Installer le câble à domicil, ça coûte cher, plus que de brancher une paire de cuivre existante à un DSLAM. Le réseau doit être modernisé, le câble est parti tôt et trop peu rentable il a trop souvent retardé les investissement nécessaires à sa modernisation...

Bref, on est à des lieues de la stratégie couramment attendue pour un fonds d'investissement... Il faut croire qu'Altice et Cinven se sont un peu fourvoyés et, désespérés d'arriver un jour à faire vivre le dernier gros câblo français, investissent massivement plutôt que de laisser couler un bébé qui, s'il ne leur a pas coûté très tès cher, n'était pas gratuit non plus...